Résumé : La présente étude vise à identifier les facteurs psychosociaux de la dépigmentation volontaire de la peau chez les femmes qui la pratiquent. Elle a été réalisée dans le District Autonome du Grand Lomé sur 320 femmes, âgées de 21 à 60 ans, qui se dépigmentent volontairement la peau depuis au moins 6 mois. Un questionnaire élaboré et l’échelle d’estime de soi de Rosenberg ont été utilisés pour collecter les données. Les principaux résultats montrent que les facteurs psychosociaux qui sous-tendent la pratique de la dépigmentation volontaire de la peau sont dominés par le désir de se sentir belle et attirante, l’envie de ressembler à des amies ou à des modèles, la demande du conjoint et les moqueries de l’entourage. En outre, la majorité des femmes a une estime de soi négative.
Mots-clés : Facteurs psychosociaux, Dépigmentation, Image corporelle, Estime de soi, Femmes.
Abstract : The present study aims to identify the psychosocial factors associed to volontary skin lightening practices. It was carried out in the district of Grand Lomé on 320 women, aged 21 to 60, who have been voluntarily lightening their skin for at least 6 months. A questionnaire and the Rosenberg Self-Esteem Scale were used to collect the data. The results show that the main psychosocial factors are the desire to feel beautiful and attractive, the desire to look like friends or models, the spouse’s demand and mockery from those around them. In addition, most of the women have negative self-esteem.
Keywords: Psychosocial Factors, Skin Lightening, Body Image, Self-Esteem, Woman.
Introduction
La dépigmentation volontaire de la peau « désigne une pratique par laquelle une personne, de sa propre initiative, s’emploie à diminuer ou faire disparaître la pigmentation physiologique de sa peau» (Petit 19). La dépigmentation cosmétique consiste en une diminution de la pigmentation de la peau par l’utilisation volontaire de cosmétiques ou médicaments contenant des substances actives qui ont la propriété de faire baisser la production de mélanine (Morand et al. 630). L’utilisation à visée cosmétique de produits dépigmentants se fait par voie topique ou injectable. Les principaux produits dépigmentants sont les dermocorticoïdes, l’hydroquinone, les sels de mercure et le glutathion.
La dépigmentation volontaire est une pratique universelle, essentiellement féminine et dont les prévalences en Afrique subsaharienne varient de 32 à 74% (Ly 3). Considérée au début comme tabou, elle est, de nos jours, une pratique normale et valorisante si bien que les femmes dépigmentées sont bien considérées dans la société (Kouotou 4).
Historiquement, la dépigmentation de la peau est une pratique qui remonte à l’antiquité. Durant cette période, des femmes originaires d’une partie de l’Europe, de la Méditerranée et de l’Asie utilisaient des produits éclaircissants (Ly et al. 6). Paradoxalement, à cette époque en Égypte, la peau noire symbolisait la beauté et la représentation du Noir ne se faisait pas par le ridicule ou la laideur. Cette tendance s’est inversée lors des contacts entre l’Europe et l’Afrique. Smeralda-Amon considère qu’il a existé une hiérarchie de « races » et de cultures dans laquelle figurait, au bas de l’échelle, l’Homme Noir (89).
Originellement, dans les années 1950, il fut découvert fortuitement le potentiel éclaircissant de l’hydroquinone sur des ouvriers à peau noire travaillant dans les usines de caoutchouc et de textile aux États-Unis, avec la dépigmentation des parties découvertes. En 1955, a eu lieu la production des produits cosmétiques dépigmentants à l’hydroquinone aux USA. Ainsi, la dépigmentation a commencé à se développer dans les années 1960 et 1970 (Kouotou 4).
Comme l’on le constate, la dépigmentation volontaire n’est pas une spécificité de l’Afrique. Elle est retrouvée pratiquement sur tous les continents avec des fréquences variables. Mais, les prévalences les plus élevées sont observées en Afrique subsaharienne et en Asie (Ly 4). La prévalence globale de cette pratique dans plus d’une trentaine de pays était de 24,5%, allant de 0% en Turquie à 83,8% en Thaïlande (Peltzer 280). Même si l’on dispose de peu de données scientifiques sur le début de cette pratique en Afrique, il se situerait en 1951, en Afrique du Sud (Dlova et al. 3). Dans d’autres pays francophones et anglophones d’Afrique subsaharienne, l’usage de produits dépigmentants remonterait aux années 1970 (Ly 10). En Afrique subsaharienne, les prévalences varient de 25 à 92%, en fonction du pays et de la méthodologie utilisée (Ly 900) ; elles varient de 25% à 77,3% (Teclessou et al. 3). Au Bénin, pays limitrophe du Togo, les prévalences de la dépigmentation sont de 78,32% (Nguenmegne Ngouamadji, cité par Glèlè-Ahanhanzo et al. 2) et de 79,22% (Glèlè-Ahanhanzo et al. 1).
Malgré le niveau de connaissances élevé des conséquences néfastes de la dépigmentation volontaire sur les personnes qui la pratiquent, force est de constater sa persistance. Les résultats d’une méta-analyse indiquent que la pratique du blanchiment de la peau est un grave problème de santé publique mondiale (Sagoe et al., cités par Nyiragasigwa 16). Dans leur étude, Kourouma et al. signalent que 67,5% des participantes connaissaient les complications cutanées liées à cette pratique et en ont cité deux. Ils ont trouvé également que 76,7% d’entre elles regrettaient la pratique à cause de l’apparition de maladies de la peau qui altèrent l’apparence et constituent de fait un effet contraire au but initial visé (4).
S’agissant spécifiquement des adolescentes, les résultats de l’étude réalisée par Mouliom et Wamba indiquent que les filles ont des connaissances mitigées des conséquences de la dépigmentation volontaire de la peau sur la santé. Elles possèdent, par contre, une bonne connaissance des stratégies de sa prévention (266, 267).
Parmi les conséquences négatives de la dépigmentation volontaire, figurent les troubles de la pigmentation (77,6%), le risque de cancer de la peau (68,1%), les vergetures larges et inesthétiques (22,2%) (Nyiragasigwa 51-54).
Face à cette situation, se pose le problème des facteurs qui sous-tendent la pratique de la dépigmentation volontaire de la peau. Les principales motivations sont donc le besoin de séduire, l’envie d’être belle, l’envie de plaire, l’envie d’uniformiser le teint, le mimétisme, les mariages, l’ascension et la réussite sociales, le signe extérieur de bien-être, les magazines, le cinéma et les publicités agressives qui vantent un stéréotype de beauté (Kouotou 5). Ces motivations sont diverses et restent dominées par la recherche de peau claire comme canon de beauté. La peau claire et les cheveux défrisés constituent le modèle de beauté de la femme occidentale à suivre résolument, car le modèle traditionnel africain n’est pas valorisé. En outre, les utilisatrices de ces produits sont exposées aux pressions publicitaires des médias classiques (radios, télévisions, affiches publicitaires, journaux papiers) ou de proximité (entourage social, pression des pairs) (Teclessou et al. 3).
D’autres études abondent dans le même sens. Selon Glèlè-Ahanhanzo et al., les motivations étaient la recherche de la beauté (60,06%), l’estime de soi (34,06%) et la recherche de conjoints ou de partenaires (5,88%) (3, 4). Kourouma et al. révèlent que 80% des pratiquantes étaient convaincues que les femmes de teint clair étaient plus attirantes et plus belles que les femmes de teint noir. De même, 50% affirmaient que le but recherché par leur pratique était de « clarifier leur teint et faire disparaître les tâches pour être plus belle ». Plus encore, 37,5% reconnaissaient qu’une amie proche les y avait encouragées et seuls 5% des femmes ont affirmé avoir initié cette pratique à la demande de leur conjoint. En outre, 60% des femmes étaient persuadées de l’efficacité des produits dépigmentants pour atteindre leur but avant de débuter la pratique (2, 3).
Dans la même perspective, Kouadio et al. ont montré que le tatouage, la dépigmentation de la peau, le grossissement du volume des parties du corps (seins et fesses) et l’image de soi chez des commerçantes sont liées. Ils relèvent que ces trois types de la modification corporelle volontaire pratiqués de manière permanente s’expliqueraient par une mauvaise image de soi. D’abord, les commerçantes qui ont une mauvaise image de soi s’adonnent davantage à la dépigmentation permanente que celles qui ont une bonne image de soi (7-9). Ensuite, il existe une relation entre une mauvaise image de soi et le tatouage permanent des commerçantes. Enfin, les commerçantes qui ont une mauvaise image de soi recourent davantage à une augmentation du volume de leurs seins et fesses que celles ayant une bonne image de soi (Koudio et al. 9).
L’analyse des principales causes de l’engagement des femmes dans la dépigmentation volontaire de la peau montre clairement que la plupart d’entre elles tournent autour de la modification de l’apparence, de l’image corporelle et de l’image de soi. Dès lors, se pose la question de la satisfaction de ces femmes.
Dans leur étude, Guehi et Sawadogo indiquent qu’il y a une insatisfaction corporelle générale et une perception globale négative de soi chez les femmes qui pratiquent la dépigmentation volontaire. L’insatisfaction corporelle et l’estime négative de soi atteignent des proportions élevées chez les femmes âgées de plus de 20 ans et celles ayant plus de cinq années de pratique de dépigmentation, contrairement aux autres femmes, qui obtiennent des scores élevés. Les résultats de cette étude montrent clairement l’impact péjoratif de la dépigmentation volontaire chez les femmes âgées de plus de 20 ans et chez celles qui ont une pratique prolongée de la dépigmentation, marqué par l’insatisfaction de l’image corporelle et l’estime de soi négative. Cependant, l’on se demande si l’insatisfaction de l’image corporelle et l’estime de soi négative sont les causes ou les conséquences de la dépigmentation volontaire (6, 7).
Des auteurs, à l’instar d’Emeriau (113 ; 98) et Kourouma et al. font savoir que les femmes africaines se dépigmentent la peau à cause de la négation de soi et du rejet de leur corps (3). Elles le font également pour se débarrasser de ce qui fait honte, au point que la perte de l’estime de soi les conduise à la haine de soi (Kouassi 100). Mais, Guehi et Sawadogo (7) et Ly (5 ; 8) ne partagent pas totalement cet avis, en arguant que les femmes qui se dépigmentent volontairement poursuivent plutôt un idéal corporel dicté par le contexte socioculturel et matérialisé par une peau avec un teint uniforme et éclatant. Ces femmes se dépigmentent la peau pour s’intégrer à ce contexte et améliorer la perception de leur corps et les sentiments qu’elles ont d’elles-mêmes, dont le désir de supériorité, l’estime de soi et l’affirmation de soi.
Au Togo, l’étude réalisée par Teclessou et al. (2018) n’a pas donné d’indication précise sur la prévalence de la pratique de la dépigmentation. Elle s’est plutôt intéressée à sa prévalence en Afrique sur la base de la revue de la littérature. Mais, selon Pitche et al., la dépigmentation cosmétique volontaire est fréquente chez les femmes à Lomé et sa prévalence était de 58,9% (709). Même si les résultats de cette étude risquent de ne pas refléter la réalité actuelle, ses résultats donnent une indication qui permet une appréciation de la pratique de la dépigmentation de nos jours au Togo.
En définitive, les études réalisées sur la dépigmentation volontaire de la peau ont mis en exergue divers facteurs chez les femmes qui la pratiquent ainsi que les conséquences néfastes. Toutefois, rares sont celles au Togo qui ont utilisé des instruments appropriés pour évaluer spécifiquement l’estime de soi qui est l’un des facteurs psychosociaux importants susceptibles de faciliter la compréhension psychologique de la pratique de la dépigmentation volontaire chez les femmes. La présente étude vise à identifier les facteurs psychosociaux de la dépigmentation volontaire de la peau, en mettant en exergue leur estime de soi. Les questions de recherche suivantes permettent de mieux circonscrire les contours de cette étude. Quelles sont les raisons de la pratique de la dépigmentation volontaire de la peau par les femmes ? Quelle est l’estime de soi de ces femmes ?
1-Participants et méthodes
L’étude a été réalisée dans le service de dermatologie du CHU Campus de Lomé, le centre national de dermatologie de Gbossimé, les salons de coiffure et de tresses, les magasins et boutiques de vente des produits de beauté, situés dans le District Autonome du Grand Lomé.
Elle a porté sur les femmes qui utilisent volontairement des produits cosmétiques à des fins de dépigmentation de la peau, âgées de 21 à 60 ans et résidant dans le District Autonome du Grand Lomé. Ce district regroupe les communes des préfectures du Golfe et d’Agoé-Nyivé.
L’échantillonnage de convenance ou tout-venant, sur la base de la participation volontaire à l’étude, a été utilisé. L’échantillon est composé de 320 femmes dont 20 patientes reçues en consultation pour des motifs d’affections dermatologiques. Ces femmes utilisent les produits dépigmantants de la peau depuis six mois au moins. Elles ont toutes signé un formulaire de consentement éclairé à participer à l’étude.
Les données ont été collectées par le biais d’un questionnaire élaboré portant sur les caractéristiques sociodémographiques et les raisons ainsi que de l’échelle d’estime de soi.
L’échelle d’estime de soi utilisée a été développée par Morris Rosenberg pour mesurer le niveau global d’estime de soi. Elle est constituée de dix (10) items dont les réponses vont d’un à quatre, correspondant aux options ‘’Tout à fait en désaccord, plutôt en désaccord, plutôt en accord et tout à fait en accord’’. Cette échelle d’estime de soi est une validation transculturelle du Rosenberg Self-Esteem Scale publiée en 1965 pour évaluer l’acceptation, la tolérance et la satisfaction personnelle à l’égard de soi. Elle est utilisée ici pour évaluer l’appréciation que les femmes ont d’elles-mêmes sur la base de leurs scores : estime de soi très faible, estime de soi faible, estime de soi moyenne, estime de soi très forte.
La collecte des données s’est déroulée de mai à juin 2021. Au cours de la première phase, un questionnaire d’identification des femmes qui se dépigmentent la peau depuis au moins 6 mois a été administré. C’est à l’issue de cette opération que les 320 participantes ont été retenues. Les données collectées ont été soumises à l’analyse statistique par le biais de SPSS.
2. Résultats
Tous les résultats présentés dans les tableaux sont issus de l’analyse des données de terrain collectées auprès des femmes de mai à juin 2021.
2.1. Durée de la pratique de la dépigmentation volontaire de la peau
Tableau 1 : Répartition des femmes en fonction de la durée de la pratique de la dépigmentation volontaire
Durée (en années) | Effectif | Pourcentage (%) |
Moins d’un an | 147 | 45,9 |
1-2 | 69 | 21,6 |
3-5 | 76 | 23,75 |
Plus de 5 ans | 28 | 8,75 |
Total | 320 | 100 |
Il ressort de ce tableau que 45,9% des femmes pratiquent la dépigmentation volontaire de la peau depuis moins d’une année (entre 6 mois et 1 an). Par contre, celles qui se dépigmentent depuis une durée allant d’un à 5 ans représentent 45,17%.
2.2. Caractéristiques sociodémographiques
Tableau 2 : Répartition des participantes selon leur âge
Tranches d’âge | Effectif | Pourcentage |
21-30 | 181 | 56,6 |
31-40 | 79 | 24,7 |
41-50 | 55 | 17,1 |
51-60 | 05 | 1,6 |
Total | 320 | 100 |
Moyenne = 31,83 Ecart-type = 9,26
L’analyse des données de ce tableau permet de relever que l’âge moyen des participantes est 31,83 (Ecart-type=9,26), avec les extrêmes de 21 et 60 ans. La majorité est constituée des femmes âgées de 21 à 40 ans (81,3%), avec la prédominance de celles qui ont entre 21 et 30 ans (56,6%).
Tableau 3 : Répartition des participantes selon leur statut matrimonial
Statut matrimonial | Effectifs | Pourcentage |
Célibataire | 149 | 46,6 |
Mariée | 88 | 27,5 |
Divorcée | 25 | 7,8 |
Veuve | 17 | 5,3 |
Concubinage | 41 | 12,8 |
Total | 320 | 100 |
Les données de ce tableau montrent que près de la moitié des participantes (46,6%) est constituée de célibataires.
Tableau 4 : Répartition des participantes en fonction de leur niveau de scolarité
Niveau de scolarité | Effectifs | Pourcentage |
Non scolarisé | 7 | 2,2 |
Primaire | 77 | 24,1 |
Secondaire | 126 | 39,4 |
Universitaire | 110 | 34,4 |
Total | 320 | 100 |
S’agissant du niveau de scolarité, les femmes ayant atteint le secondaire, c’est-à-dire, le collège ou le lycée (39,4%) et les universitaires (34,4%) sont les plus représentées.
Tableau 5 : Répartition des participantes selon leur profession
Profession | Effectif | Pourcentage |
Agents de l’administration publique et privée | 63 | 19,7 |
Couturière | 56 | 17,5 |
Ménagère | 27 | 8,4 |
Coiffeuse/tresseuse | 80 | 25 |
Restauratrice | 32 | 10 |
Etudiante | 62 | 19,4 |
Total | 320 | 100 |
Par rapport à la profession, les coiffeuses et tresseuses (25%), les agents de l’administration publique (19,7%) et les étudiantes (19,4%) sont plus représentés.
2.3. Raisons de la dépigmentation volontaire de la peau
Les réponses aux questions adressées aux participantes ont été à choix multiples. Les fréquences et les pourcentages dépassent donc le nombre total des femmes.
Tableau 6 : Répartition des femmes selon les raisons de dépigmentation de la peau
Raisons de la dépigmentation de la peau | Fréquence | Pourcentage (%) |
Traitement des boutons du visage | 40 | 12,5 |
Désir de se sentir belle et attirante | 178 | 55,6 |
Envie de ressembler à des amies/des modèles | 153 | 47,8 |
Sur demande du conjoint | 99 | 30,9 |
A cause des moqueries de l’entourage | 96 | 30 |
Pour être valorisée par la société | 95 | 29,7 |
Les données de ce tableau indiquent que les principales raisons avancées par les femmes qui pratiquent la dépigmentation volontaire de la peau sont : « désir de se sentir belle et attirante » (55,6%), « l’envie de ressembler à des amies/ou modèles » (47,8%), « la demande du conjoint » (30,9%) et les « moqueries de l’entourage » (30%).
Les différentes raisons ont été regroupées en trois principales catégories :
– Beauté-attractivité du teint clair et valorisation de soi (se sentir belle et attirante, être valorisée par la société, traiter les boutons du visage) : 97,8%
– Pression sociale (demande du conjoint, moqueries de l’entourage) : 60,9%
– Mimétisme (ressembler à des amies/ou modèles) : 47,8%
De ces trois catégories, celle relative à la modification de l’apparence physique pour paraître plus belle et attirante est la plus importante.
2.4. Estime de soi de ces femmes
Tableau 4 : Répartition des femmes en fonction de leur estime de soi
Score total à l’échelle d’estime de soi de Rosenberg | Niveau | Effectif | Pourcentage (%) |
Moins de 25 | Très faible | 118 | 36,9 |
25-30 | Faible | 174 | 54,4 |
31-33 | Moyen | 26 | 8,1 |
34-39 | Fort | 2 | 0,6 |
Plus de 39 | Très fort | 0 | 0 |
3. Discussion
Cette partie s’articule autour de deux axes : les raisons des femmes se dépigmentent volontairement la peau et leur estime de soi.
3.1. Raisons de la pratique de la dépigmentation volontaire de la peau
En rappel, les résultats montrent que les raisons évoquées par les femmes qui pratiquent la dépigmentation volontaire de la peau sont : se sentir belle et attirante (55,6%), ressembler à des amies ou modèles (47,8%), la demande du conjoint (30,9%), les moqueries de l’entourage (30%) et la valorisation par la société (29,7%).
Il apparaît clairement que la principale raison des femmes qui pratiquent la dépigmentation volontaire est le désir de modifier leur apparence physique pour paraître plus belles, attirantes et se valoriser. La modification de l’image de soi se trouve donc au cœur de la pratique de la dépigmentation volontaire de la peau. La catégorie de raisons beauté-attractivité du teint clair-valorisation (97,8%) est similaire aux motivations retrouvées chez les femmes béninoises. En effet, selon Glèlè-Ahanhanzo et al., les principales motivations d’usage des produits dépigmentants sont la recherche de la beauté (60,06%) et l’estime de soi (34,06%) (3, 4). Cette fréquence est légèrement au-dessus de ce qui est observé en Côte d’Ivoire où 50% des femmes affirmaient que le but recherché par leur pratique était de clarifier leur teint et de faire disparaître les taches pour être plus belles (Kourouma et al. 2, 3).
Le désir de paraître plus belle pour se valoriser s’expliquerait par le fait que le teint clair est considéré comme un modèle. La grande majorité des femmes qui pratiquent la dépigmentation de la peau (80%) est convaincue que les femmes de teint clair sont plus attirantes et plus belles que les femmes de teint noir (Kourouma et al., 2,3). Les femmes préfèrent ainsi renoncer à leur teint naturel noir pour devenir claires à des fins d’attractivité du teint clair et de valorisation de soi. Le nœud du comportement de ces femmes est le complexe d’infériorité et le désir de ressembler aux Blancs. La pratique de la dépigmentation volontaire est alimentée par des préjugés raciaux et découle de l’idée selon laquelle la peau noire est inférieure à la peau blanche, car certains répondants trouvent que la peau noire n’est pas du tout valorisée (Nyiragasigwa 16). C’est également ce que révèlent Teclessou et al., qui ont montré que les diverses motivations de la dépigmentation sont dominées par la recherche de la peau claire (1). Cela s’explique par le fait que la peau claire et les cheveux défrisés constituent le modèle de beauté de la femme occidentale à suivre résolument, contrairement au modèle traditionnel africain qui n’est pas valorisé. En citant Hunter (2005), Ly a rapporté que nombreux sont ceux et celles qui désirent des caractéristiques physiques se rapprochant des caucasiens occidentaux (10). Pour d’autres auteurs, les femmes africaines se dépigmentent la peau à cause de la négation de soi, du rejet de leur corps (Emeriau 113 ; 98) et pour se débarrasser de ce qui fait honte, conduisant à la haine de soi (Kouassi 100).
Des auteurs ont tenté d’expliquer la cause originelle du complexe d’infériorité en convoquant les faits historiques. Ils arguent que la colonisation et l’esclavagisme ont forgé les préjuges des Blancs sur les Noirs et font naître chez ces derniers un sentiment d’infériorité qu’ils tentent de juguler en se dépigmentant la peau (Bile 97 ; M’bemba-Ndoumba 102).
Cette situation engendre le ressenti de ne pas être valorisé, qui diminue l’estime de soi, la confiance en soi et les capacités des individus (Hamed et al. 417). Il s’ensuit un cercle vicieux où la perte de l’estime de soi conduit à la haine de soi (Kouassi 101) et à une envie irrépressible de se dépigmenter. En outre, cette pratique de dépigmentation est renforcée par certains avantages perçus associés à un teint clair, dont les perceptions de la réussite personnelle et professionnelle (Ly 8).
Cependant, le complexe d’infériorité et la négation de soi ne sauraient suffire pour donner un sens profond au désir de changement d’apparence corporelle. Les motivations esthétiques sont également évoquées dans des études.
Ly estime que les motivations des femmes qui se dépigmentent se situent dans une logique esthétique et identitaire. Elle étaye cette idée en montrant que la femme sénégalaise construit son identité féminine sur la beauté et les rites du paraître. Dans ce contexte, la dépigmentation constitue également une arme de séduction. Elle rentre dans le cadre d’une stratégie de séduction, d’abord, à l’égard des femmes et, ensuite, à l’égard des hommes (4, 5).
Un autre facteur important concerne la pression sociale exercée par le conjoint ou par les railleries de l’entourage (60,9%). Les résultats révèlent également que certaines femmes s’adonnent à la dépigmentation à la demande de leur conjoint (30,9%). Il est donc clair que chez les filles ou les femmes, le partenaire sexuel ou le conjoint joue un rôle important dans l’adoption de cette pratique. C’est ce qu’affirme Ly qui dit que l’homme joue un rôle important dans le phénomène. En tant que mari ou partenaire, il peut apprécier et cautionner la pratique en achetant les produits ou bien en fournissant le budget mensuel nécessaire à leur achat (9). Dans ce contexte, certaines femmes peuvent se plier à la volonté de leur conjoint par peur de les perdre. Mais, les femmes participent également au jeu de séduction.
Au-delà de la logique esthétique, le mimétisme est également retrouvé dans le discours des femmes qui pratiquent la dépigmentation. Elles veulent ressembler aux amies et aux modèles(47,8%). Le mimétisme leur permet d’obéir aux normes esthétiques véhiculées par la société et de s’intégrer. Le teint clair tant recherché permet de se conformer à un groupe social qui est celui des « femmes dépigmentées » (Ly 6).
L’influence des amies est importante dans la prise de décision de la dépigmentation. La première utilisation de produits dépigmentants relève le plus souvent d’un conseil esthétique et est empreinte d’une certaine naïveté (Ly 5). La démarche mimétique est très prépondérante et a été citée par tous les auteurs (Mahé et al. 28). Ce mimétisme est favorisé par les médias (Ly 8). Même si les participantes de la présente étude n’ont pas évoqué directement la publicité, elle est tout de même soutenue par l’idée de ressembler aux modèles. Les modèles sont identifiés au sein de l’environnement social, sur les réseaux sociaux, à la télévision ou dans les magazines.
Quels que soient les facteurs, il est apparu dans la littérature qu’au-delà des bienfaits qu’offre la dépigmentation volontaire, de nombreuses femmes souffrent des complications de cette pratique sur le plan somatique et psychologique.
En effet, comme le montrent Kourouma et al., la majorité des femmes (75%) a avoué leur regret de s’être dépigmentées ; 76,7% d’entre elles le regrettaient à cause de l’apparition des dermatoses (3). Mais, le constat n’est pas unanime. Alors que certaines études évoquent des cas d’insatisfaction de l’image corporelle et de la négation de la perception globale de soi, d’autres, à l’instar de Ly, mettent en avant le renforcement de l’estime de soi et de l’affirmation de soi (3). La question de l’estime de soi se trouve donc posée et fait l’objet de la rubrique suivante.
3.2. Estime de soi des femmes
En rappel, les résultats de la présente étude indiquent que la plupart des participantes (91,3%), ont une estime de soi négative, allant de très faible (36,9%) à faible (54,4%). Ces résultats concordent avec ceux de Guehi et Sawadogo, même si leur étude n’a pas été réalisée spécifiquement sur l’estime de soi. Les résultats de leur étude montrent une insatisfaction corporelle générale et une perception globale négative de soi. Ils révèlent que 59% des femmes sont insatisfaites de leur corps et 62,7% ne se sentent pas « attirantes ». De même, 62,8% des femmes ont une perception globale négative d’elles-mêmes et 67,3%) ne se sentent pas valorisées (7).
Guehi et Sawadogo montrent, ensuite, que la satisfaction et la perception de soi de ces femmes varient en fonction de l’âge et de la durée d’utilisation des produits éclaircissants. Les femmes plus âgées sont les plus insatisfaites de leur corps, avec une estime de soi relativement négative, contrairement à celles dont l’âge est inferieur à 20 ans, qui présentent les pics de satisfaction corporelle les plus élevés et une perception positive d’elles-mêmes. S’agissant de la durée, les résultats montrent que les femmes qui ont au plus une année de dépigmentation, présentent des pics de satisfaction corporelle et une estime positive d’elles-mêmes. Chez les femmes qui ont deux à cinq années d’utilisation de produits éclaircissants, s’observent une insatisfaction corporelle et une estime négative de soi. Cette insatisfaction corporelle et l’estime négative de soi atteignent des proportions élevées avec les sujets comptabilisant plus de cinq années de pratique de dépigmentation (7-9).
Il ressort de ces résultats que l’insatisfaction de l’image corporelle et la perception négative de soi sont liées à la longue durée de la dépigmentation et à l’âge avancé des femmes. L’insatisfaction de l’image corporelle et la perception globale négative de soi seraient donc les répercussions psychologiques négatives de l’usage prolongé des produits dépigmentants et chez des femmes ayant un âgé avancé. Cela paraît logique, de notre point de vue, dans la mesure où la dégradation physique est un phénomène naturel lié à l’âge avancé. Si à cela s’ajoutent les dégâts causés par la dépigmentation, il est clair que les conséquences soient plus importantes. Les premiers moments de la dépigmentation semblent offrir des avantages en termes de gain d’esthétique et de valorisation de soi, mais au fil du temps, le ressenti négatif fait surface, et dans bien de cas, crée le malaise, les troubles d’estime de soi, voire d’identité.
La divergence avec les résultats de l’étude de Ly, qui a montré que la dépigmentation renforce l’estime de soi et l’affirmation de soi s’expliquerait par le fait que la présente étude est quantitative et a évalué spécifiquement l’estime de soi. En outre, le contexte socioculturel du Sénégal où l’étude de Ly a été réalisée n’est pas identique à celui du Togo.
Dans le cadre de cette étude, il est difficile d’affirmer si la faible estime de soi est la cause ou la conséquence de la pratique de la dépigmentation volontaire de la peau. En tant que cause, la faible estime de soi peut amener les femmes concernées à chercher à travers la dépigmentation un moyen de valorisation de soi et de ressourcement narcissique. Il est montré, par exemple, que la recherche d’acceptation sociale et le manque d’estime de soi sont des facteurs susceptibles d’entraîner le recours à la chirurgie esthétique (Meidani 50). En tant que conséquence, la faible estime de soi est à rapprocher de l’insatisfaction de l’image corporelle et de la perception globale négative de soi. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la quête de la peau idéale se solde le plus souvent par un échec. L’application répétée de produits dépigmentants s’accompagne constamment de complications dermatologiques que les adeptes de la pratique tentent de camoufler par moult astuces qui s’avèrent inefficaces. Il s’installe un cercle vicieux car plus les femmes appliquent les produits dépigmentants, plus les méfaits sur la santé sont apparents. Le résultat est désastreux sur le plan esthétique et le retentissement psychologique est très important, avec l’installation à la longue d’un mal-être (Ly 10).
Les raisons qui mettent en avant les apparences touchent les aspects narcissiques de la personnalité d’une personne. Chercher à paraître belle, c’est aussi chercher à se valoriser. La valorisation de soi est une facette importante de l’estime de soi et elle touche au narcissisme. Ainsi, la dépigmentation comporte une dimension narcissique. Comme l’a démontré Ly, la dimension narcissique est liée à la quête du teint idéal. Pour elle, la dimension narcissique est largement observée dans le groupe des dépigmentées. Le changement de teint leur confère un regain de confiance en elles-mêmes et une augmentation de l’estime de soi (10). Cependant, les résultats de la présente étude montrent le contraire puisque la plupart des participantes ont une estime de soi négative.
Un autre aspect qui n’est pas directement lié aux raisons évoquées dans l’étude concerne le caractère addictif de la dépigmentation. Petit voit dans la dépigmentation certaines caractéristiques de l’addiction décrite comme un phénomène de dépendance psychoaffectif (7). Selon Ly, les témoignages de femmes dépigmentées mettent en lumière leur désir constant d’aller toujours plus loin dans le processus d’éclaircissement (4).
Cette envie irrésistible de la dépigmentation se révèle parfois dangereuse. Le corps subit de nombreuses transformations de sa couleur et de son aspect, avec la survenue de complications et de séquelles inévitables. Parmi ces complications, figure la modification de la personnalité liée aux effets néfastes des produits utilisés. En effet, selon Ly, la conversion chromatique et la métamorphose physique s’accompagnent parfois d’un changement de personnalité, car les produits à base de corticoïdes peuvent induire une accoutumance et entretenir une excitation psychomotrice responsable d’une certaine désinhibition des femmes qui pratiquent la dépigmentation volontaire. Par ailleurs, certaines femmes éprouvent du malaise en observant le reflet de leur image dans leur miroir (Ly 11). Cela témoigne ainsi de l’insatisfaction de l’image corporelle et de la perception globale négative de soi (Kourouma et al. 3). Dans ces conditions, l’estime de soi de ces femmes risque d’être affectée négativement. Les conséquences de la dépigmentation volontaire de la peau chez les femmes en quête du teint idéal, affectent donc leur fonctionnement psychologique.
Conclusion
La dépigmentation volontaire de la peau est une pratique répandue dans le monde entier et concerne plus les femmes. Elle est généralement pratiquée à des fins esthétiques sous l’effet conjugué du désir de beauté, de la pression sociale et du mimétisme. Cependant, ses conséquences à moyen et long terme sont avilissantes et douloureuses. Cette étude visait à identifier les facteurs psychosociaux qui sous-tendent la pratique de la dépigmentation volontaire de la peau. Elle a été réalisée sur 320 femmes pratiquantes de la dépigmentation volontaire, âgées de 21 à 60 ans, ayant au moins 6 mois d’usage de produits éclaircissants et résidant dans le District Autonome du Grand Lomé. En plus d’un questionnaire, l’échelle d’estime de soi de Rosenberg a été utilisée pour collecter les données. Les résultats montrent que 45,9% des femmes se dépigmentent la peau depuis moins d’une année. Les principales raisons avancées par ces femmes s’articulent autour de trois points : beauté-attractivité du teint clair-valorisation de soi, pression sociale et mimétisme. En outre, 91,3% de ces femmes ont une estime de soi négative, allant de faible à très faible.
En définitive, la dépigmentation volontaire de la peau a des avantages, mais également des conséquences somatiques et psychologiques négatives. Cette étude a des limites liées à son caractère exploratoire et descriptif. Elle a soulevé des questions qui nécessitent d’être prises en compte dans des recherches futures. Malgré ces limites, les résultats obtenus suggèrent la nécessité d’élaborer des programmes de prévention pour éduquer la population sur les répercussions négatives de la dépigmentation volontaire de la peau.
Travaux cités
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Comment citer cet article :
MLA : Kalina, Kaka. « Facteurs psychosociaux de la dépigmentation volontaire de la peau chez les femmes à Lomé ». Uirtus 1.2 (décembre 2021): 138-156.
§ Université de Lomé / [email protected]