Résumé (Répertoire des langues de la ville de Ouagadougou : cas des quartiers populaires)

Tiga Alain Ouédraogo§ 

&

Issa Ouédraogo

Résumé : Cette recherche s’est intéressée aux langues et urbanisation de la ville de Ouagadougou. Les proportions observées dans les pratiques langagières des habitants de ladite ville semblent variées d’un quartier à un autre. Le quartier habité influence-t-il l’utilisation des langues ? En guise de réponse,  dans les quartiers populaires,  il se manifeste des dissemblances de répertoires langagiers au niveau sociolinguistique. L’étude vise à déterminer les comportements langagiers des habitants des quartiers populaires. Elle s’inscrit dans la sociolinguistique urbaine de Bulot. Elle  consiste à analyser comment le discours et la pratique de l’espace peuvent modeler le comportement linguistique et langagier des sujets. Nos procédés de cueillette de données sont entre autres le questionnaire, l’entretien semi-directif et l’observation des comportements langagiers.

Mots-clés : comportements langagiers, habitants-répertoires langagiers, ville-quartiers populaires

Abstract: This study is interested to language and urbanization of Ouagadougou’s city. The proportion observed in the linguistics behavior of people of this city seems varied in each district. Is the lodged district influences the using of languages? By answer, the lodged district influences the using of languages. In the popular districts, some dissimilarities of language’s repertoire are indicated through at sociolinguistics’ level. The study intends to determinate linguistics’ behaviors of people of popular districts. It enters in urban sociolinguistics of Bulot (2003). It consists to analyze how the speech and space’s practical can remodel linguistics’ behavior of responsible. The information’s processes of picking are the questionnaire, interview and observation of linguistics behaviors.

Keywords: Language Repertoire, Linguistics Behaviors, People, City, Popular Districts

Sigles et abréviations

L1: Langue PremièreLPF : Langue Parlée dans les Familles
L2: Langue SecondeLPPF : Langue la Plus Parlée dans les Familles
LE: Langue EtrangèreLPQP : Langue Parlée dans les Quartiers Populaires
LM : Langue MaternelleLPPQP : Langue la Plus Parlée dans les Quartiers  Populaires
LN : Langue NationaleEDSBF-MICS IV : Enquête Démographique de Santé et à Indicateurs Multiples IV


Introduction

Au plan sociolinguistique, le Burkina Faso est marqué par un contexte multilingue. La situation linguistique du Burkina Faso se caractérise par « un multilinguisme modérément complexe » (Nikièma et Kaboré-Paré 200). Aussi, Ouagadougou, jadis, capitale du royaume Moaaga, avec ses quartiers traditionnels et ses chefs coutumiers, n’échappe pas à cette réalité. Devenue, de nos jours, la capitale politique et économique, la ville de Ouagadougou concentre en son sein une diversité d’ethnies, de peuples, de cultures et précisément de langues en contact. On dénombre cinquante-neuf (59) langues nationales en plus du français (Kedrebeogo et Yago), une soixantaine de langues, d’importance  démographique variable, et relevant de plusieurs familles et groupes linguistiques (Barreteau 5) et soixante-six (66) langues (Grimes). Ces chiffres qui traduisent une absence de consensus sur le nombre exact de langues attestent sans doute une réalité multilingue (Ouédraogo 5).

Parallèlement à ce contact de peuples et de langues, la modernisation de ladite ville amorcée depuis la révolution démocratique et populaire des années 1980 a suscité l’avènement des quartiers résidentiels (cités) aux côtés des quartiers populaires. De ce contraste de quartiers, des dissemblances de répertoires langagiers semblent se manifester sur le plan sociolinguistique.  Du reste, c’est ce qui nous a amené à nous pencher sur cette thématique intitulée « Répertoire des langues de la ville de Ouagadougou : cas des quartiers populaires ». Dans la quête d’une connaissance approfondie sur cette étude, différentes publications ont traité de sujets semblables au nôtre mais peu d’écrits portent sur la thématique de notre recherche. Ce qui fait que nous ignorons s’il existe un répertoire de langues dans les quartiers populaires de la ville de Ouagadougou.

La question principale se demande quel est le répertoire des langues des quartiers populaires ? Les questions secondaires sont les suivantes. Quels sont les types de répertoires linguistiques attestés dans les quartiers populaires ?  Quels sont les facteurs explicatifs qui y sont associés ? En guise de réponses à nos interrogations, nous avons formulé des hypothèses. L’hypothèse principale postule que les quartiers populaires disposent d’un répertoire de langues. Les hypothèses secondaires stipulent d’une part que dans les quartiers populaires différents types de répertoire de langues existent. D’autre part, la vitalité ethnolinguistique de chaque collectivité caractérisée par le sentiment d’appartenance et le désir d’intégrer une communauté donnée explique la différenciation des répertoires linguistiques desdits quartiers. L’objectif principal visé par l’étude est de déterminer les répertoires de langues des quartiers populaires. Les objectifs secondaires poursuivis consistent à déterminer les différences qui existent entre les répertoires  et identifier les facteurs explicatifs de cette différenciation. Notre étude cadre bien avec la sociolinguistique urbaine de Bulot. Elle répond à l’orientation de notre recherche dont le but est d’examiner la question des répertoires de langues des quartiers populaires. La sociolinguistique pour cet auteur peut tenter d’évaluer l’efficacité sociale de tous ces discours relatifs au socio-spatial et au socio-langagier pour tenter d’analyser comment le discours et la pratique  de l’espace peuvent modeler le comportement linguistique et langagier des sujets, comment à contrario, ce discours (leurs discours) contribue à façonner l’espace social, l’espace énonciatif, et au final le territoire (Bulot).

1. Cadre méthodologique de l’étude

Nous avons conduit nos investigations dans la ville de Ouagadougou. Nous avons choisi cette ville parce qu’elle a connu d’importantes mutations sur le plan urbanistique et attire de nombreuses populations de divers horizons. Dans ce contexte, elle offre à voir une pluralité de cultures et de langues  en contact.  En ce sens la ville constitue un milieu de convergence d’hommes de provenances diverses et « cette convergence […] vers la cité a sa contrepartie linguistique » (Calvet 10). C’est cette contrepartie linguistique qu’offre la ville qui a marqué notre intérêt pour cette étude. De façon spécifique, nous avons mené notre étude dans des quartiers populaires. L’intérêt pour le quartier est lié au fait qu’il fait partie du vécu quotidien des populations qui s’y identifient facilement par rapport aux secteurs.  La  population de l’étude a ciblé les sujets de la tranche d’âges de  quinze (15) à soixante- quatre (64) ans. L’Enquête Démographique de Santé et à Indicateurs Multiples (EDSBF-MICS IV) nous signale que les «  moins de 15 ans représentaient 47 % de la population, la tranche d’âges de 15-64 ans représentait 50 % et la population de 65 ans et plus, seulement 3 %.» (2). Nous avons choisi de nous intéresser à la tranche d’âges de « 15 à 64 ans » car, pour nous, elle représente la population la plus active et la plus productive en matière de communication verbale.

La taille de l’échantillon s’élève à sept (7) quartiers populaires tirés au sort. Au niveau de la population, la taille de l’échantillon est soixante-seize sujets.  A ces données sur la composition de l’échantillon, nous y avons associé le genre constitué de femmes et d’hommes lettrés ou non-lettrés et les variables profession et lieu de résidence. Les variables profession et lieu de résidence constituent les référentiels essentiels des tableaux de notre étude. Nous avons pu visiter des familles réparties dans les quartiers populaires.  Nous avons opté pour l’échantillonnage aléatoire car notre souci était d’éviter tout choix sur la base d’une quelconque affinité et pour avoir une certaine représentativité des sujets et des quartiers soumis à l’étude. 

La recherche documentaire, le questionnaire, l’entretien semi-directif et l’observation des comportements langagiers ont été nos principaux outils de collecte des données. La recherche documentaire a consisté à  exploiter les ouvrages disponibles sur la linguistique et la sociolinguistique.    Le questionnaire nous a permis de recueillir des données sur la base de fiches d’enquête distribuées. Il a été très bénéfique dans la mesure où nous avons pu recueillir  le maximum  de données par le biais de questions en peu de temps tout en les vérifiant. Certaines réponses des sujets nous paraissaient mal comprises et peu sincères. Pour corriger ces insuffisances nous avons eu recours à l’entretien semi-directif. Nous avons ciblé cet entretien semi-directif sur des sujets illettrés ou lettrés.  Dans son ensemble, le questionnaire commence par une identification de l’enquêté.   Elle a défini succinctement les quartiers populaires avec des exemples à l’appui. Elle se compose de questions fermées et ouvertes. Au cours de notre entretien, certaines questions sont souvent reformulées pour apporter plus de clarté. Le but essentiel de l’entretien est de recueillir des données sur les pratiques langagières des habitants des différents quartiers. Une  telle technique présente des avantages car le contact direct avec les sujets d’études permet de recueillir des données fiables.

Cette approche du fait de son caractère plus  participatif a permis aux enquêtés de diverses couches sociales d’exprimer librement leurs points de vue sur l’utilisation des langues dans les quartiers. Nous avons eu aussi recours à l’observation directe.  Elle a permis également de nous rendre compte des comportements langagiers des habitants des quartiers populaires.

 Les fiches de questionnaire remplies, les entretiens semi-directifs et comportements langagiers observés dans des situations occasionnelles ont fait l’objet d’un enregistrement à l’aide d’un dictaphone dissimulé. Nous avons procédé ainsi pour avoir des données naturelles fondées sur la confiance de nos informateurs. Signalons que le guide d’entretien et l’observation directe nous ont paru complémentaires car ils nous ont permis de mieux appréhender les comportements langagiers, de vérifier nos hypothèses ainsi que l’atteinte ou pas des objectifs. Les données collectées ont servi à constituer notre corpus.

Concernant le corpus, les phrases produites et recueillies sont numérotées.  Celles qui sont en langues nationales sont spécifiquement transcrites et traduites en français dans le souci de faire comprendre le sens à tous. La transcription est intralinéaire (mot-à-mot) et juxtalinéaire (sens littéraire) et se base sur la transcription orthographique.  Les données de l’enquête ont été dépouillées manuellement. Dans notre corpus,   les enquêtés sont étiquetés par le terme « Enquêté » suivi d’un numéro d’ordre  et de l’initial des noms et prénom(s) des sujets. A la suite de cela, les données recueillies ont été traitées sous forme de tableaux et de figures graphiques grâce aux logiciels. Nous avons eu recours à Word 2010, au clavier du Burkina pour la transcription des données en langues nationales (moore) et  à Excel 2015 pour la conception des graphiques dont l’exploitation nous a permis de tirer la substance de notre étude.

2. Présentation des résultats de l’étude

2.1. Présentation des figures graphiques des répertoires des quartiers populaires

Dans cette partie, il y a cinq figures que nous allons présenter et commenter.

 2.1.1. Répertoire des langues maternelles (LM) des quartiers populaires

Questions 1 et 2 : Quelle est votre langue maternelle ? Parlez-vous toujours votre langue maternelle ? Oui/Non. Voici ce qui suit :

Figure 1 : Répertoire des langues maternelles (LM) des quartiers populaires

Source :données de l’enquête de terrain

Commentaires : La figure 1  nous a permis de constater la présence de 17 langues maternelles (L .M) dont les chiffres traduisent ce qui suit : bambara (1 %) ; bobo (1 %) ; marka-dafing (1 %) ; djan (1 %) ; fulfulde (1 %) ; français (1 %) ; sango (1 %) ; kassena (2 %) ; lyélé (2 %) ; san (2 %) ; gulmancema (3, 25 %) ; yaana (4 %) ; bissa (5,25 %) ; toussian (5,50 %) ; nuni (6,25 %) ; jula ou dioula (6,50 %) ; moore (56,25 %).

De l’observation des chiffres, nous pouvons retenir que le répertoire des LM dans les quartiers populaires comprend des langues nationales dominantes et minoritaires (97 %), des langues étrangères africaines comme le sango (1 %) et le bambara du Mali (1 %) et d’une langue étrangères non- africaine précisément la langue officielle, le français (1 %). Concernant les langues dominantes, il y a le moore (56,25 %) ; le dioula (6,50 %), le nuni (6,25 %) ; le toussian (5,50 %) et le bisa (5,25 %) qui cumulent 79,75 % des L.M répertoriées. Le reste soit 20,25 % représentant les langues minoritaires sont respectivement : bambara (1 %) ; bɔbɔ (1 %) ; marka-dafing (1 %) ; djan (1 %) ; fulfulde (1 %) ; français (1%) ; sango (1%) ; kassena (2 %) ; lyélé (2 %) ; san (2 %) ; gulmancema (3, 25 %) et le yaana (4 %). Après le répertoire des L.M, nous allons voir le répertoire des langues parlées dans les familles des quartiers populaires.

2.1.2. Répertoire des langues parlées dans les familles (LPF) des quartiers populaires

 Le répertoire de langues parlées dans les familles (L.P.F.) des quartiers populaires a été obtenu sur la base de la  question 3 : Dans votre famille / ménage, quelle (s)  langue (s) parlez-vous ?

Figure 2: Répertoire des langues parlées dans les familles (LPF) des quartiers populaires

Source : données de l’enquête de terrain

Commentaires :

Nous avons pu constater à travers la figure 2 que le répertoire des L.P.F. des quartiers populaires comprend des familles monolingues et multilingues ou bi/trilingues.

Les monolingues : ils représentent 43,50 % de sujets interrogés. Ils déclarent parler uniquement les langues suivantes : djan (1%) ; fulfulde (1%) ; lyélé (1 %) ; nuni (2 %) ; dioula (5 %) ; français (7,25 %) ; et moore (26,25 %). La communication monolingue a lieu seulement dans le cadre intrafamilial c’est-à-dire entre les membres d’une même famille ou d’un même ménage. Précisons par ailleurs, que les langues les plus parlées totalisent 38,50 % et sont  le dioula (5 %) le français (7,25 %) ; et le moore (26,25 %). Celles qui sont faiblement parlées sont : le djan (1 %), le fulfuldé (1%), le lyélé (1 %) et le nuni (2 %) soit un cumul de 5 %. 

Les bilingues : nous notons des locuteurs qui ont une compétence à utiliser deux langues ou qui alternent l’usage des langues. Ils représentent 44 % des locuteurs dans les familles des quartiers populaires et se résument comme suit : nuni-français (1 %), toussian-dioula (2,25 %), dioula-français (11,75 %) et moore-français (29 %). les couples moore-français et dioula-français restent des couples de langues dominantes contrairement aux deux autres. La communication bilingue a lieu dans des contextes intra et interfamiliaux.

Les trilingues : ils ontla compétence d’utiliser trois langues. Le taux de locuteurs trilingues s’élève à 12,50 %. Les situations de communication trilingue s’observent à travers ces données : bissa-moore-français (3,25 %), yaana-moore-français (3 %), moore-français-dioula (2,25 %), marka/dafing-dioula-français (1 %), gulmancema-moore-français (1 %), lyélé-dioula-français (1 %), nuni-dioula-français (1 %). Ces trilingues se rencontrent dans les ménages constitués de célibatoriums couramment appelés « cours communes ».

Au regard de ces chiffres, nous pouvons dire que le répertoire linguistique des familles des quartiers populaires est essentiellement constitué des langues majoritaires comme le  moore, le dioula et le  français. Les locuteurs qu’ils soient monolingues, bilingues voire trilingues et particulièrement les locuteurs des langues minoritaires recourent aux dites langues pour faciliter l’intercommunication. Après cela voyons les langues les plus parlées (L.P.P.F.) des quartiers populaires.

2.1.3. Répertoire de la langue la plus parlée dans les familles (LPPF) 

A la question 4 : Dans votre famille / ménage, quelle est la langue la plus parlée ?  On obtient ce qui suit :

Figure 3: Répertoire de la langue la plus parlée dans les familles

Source : données de l’enquête de terrain

Commentaire :

La figure 3 des LPPF de notre étude atteste l’existence de dix langues les plus utilisées dans la communication intrafamiliale. Il s’agit par ordre de grandeur décroissant de : moore (55,50 %), dioula (16,75 %), français (16,25 %), nuni (4 %), san (2,25 %), toussian (1,25%), et quatre autres langues comme le djan, fulfulde, yaana, bambara qui ferment la marche avec chacun 1 %.

En observant ces chiffres, l’étude fait remarquer qu’il y a des langues dominantes et des langues minoritaires parmi les LPPF. Elle atteste également que les LN représentent 82,75 % de la communication, suivi du français (16,25 %), et d’une langue étrangère en l’occurrence le bambara avec 1 %. L’étude révèle que le répertoire des langues les plus  parlées des familles (LPPF) est essentiellement constitué de trois langues dominantes que sont le : moore (55,50 %), dioula (16,75 %), français (16,25 %).  La LPPF est le moore au regard du fort pourcentage qu’occupe ladite langue. Donc, nous pouvons dire que le répertoire linguistique des familles est le moore, le dioula et le français. Qu’en est-il pour le quartier d’une manière générale ? 

2.1.4. Répertoire des langues parlées dans les quartiers populaires

A la question 5, dans votre quartier, quelle(s) langue(s) parlez- vous? Les LPQP se répartissent comme suit.

Figure 4: Répertoire des langues parlées dans les quartiers populaires

Source : données de l’enquête de terrain

Commentaires :

L’ensemble des familles formant les quartiers populaires présente un répertoire riche allant du monolinguisme au trilinguisme en passant par le bilinguisme. L’observation des chiffres suivants en attestent.

Les monolingues : 26,75 % de locuteurs parlent uniquement le moore contre 16,50 % pour le Français soit au total 43,25 %.

Les bilingues : le taux de locuteurs bilingues s’élève à 42,50 % soit les taux suivants : dioula-français (1, 25 %), dioula-moore (5 %), et moore-français (36, 25 %).

Les trilingues : sur un cumul de 14,25 % de locuteurs trilingues, moore-dioula-français représentent 13 % contre 1,25 % pour bissa-dioula-français.

 Donc, on constate que dans les quartiers populaires les bi/trilingues cumulent 56,75 % contre 43,25 % de monolingues. Les locuteurs monolingues préfèrent utiliser deux langues (moore et français) dans leur communication. Cependant, chez les bi/trilingues le dioula se maintient aux côtés des deux langues précédemment citées.

 2.1.5. Répertoire des langues les plus parlées dans les quartiers populaires (LPPQP)

A la question 6, dans votre quartier, quelle est la langue la plus parlée ? Nous pouvons observer la figure ci-dessous.

Figure 5: Répertoire des langues les plus parlées dans les quartiers populaires

Source : données de l’enquête de terrain

Commentaires :

L’observation   de la figure 5 de la répartition des LPPQP montre qu’en dépit du rapport conflictuel entre la langue officielle française et la langue dominante moore, les locuteurs optent pour parler principalement le moore. De ce fait le  répertoire est essentiellement formé de moore et français. Le moore est parlé par 96,75 % de locuteurs contre 3,25 % seulement pour le français. Donc, le moore est  la langue la plus parlé des quartiers populaires.

2.1.6. Synthèse des commentaires  

Au terme des commentaires des cinq figures illustrant la composition du répertoire linguistique, il ressort que les quartiers populaires sont  multilingues. Les locuteurs sont monolingues, bilingues ou trilingues à des proportions diverses. Les données illustrent avec précision que le conflit entre langues majoritaires et minoritaires est aussi une réalité; ce qui se solde par l’émergence de certaines langues dominantes en l’occurrence le moore et le français et le rétrécissement ou l’absence des langues minoritaires dans le réseau de communication des habitants des quartiers populaires. Donc, nous pouvons retenir que le répertoire linguistique des quartiers populaires comprend des langues nationales, des langues étrangères africaine et non africaine avec une forte prédominance du moore (96,75 %) et une faible représentativité du français (3,25 %).

A la question 7 de notre enquête  à savoir : Dans votre quartier populaire, parlez-vous la langue française ? Oui/ Non ? Nous pouvons confirmer que le français est parlé par 3,25 % de locuteurs. 

2.2.  Présentation de la différence de répertoires linguistiques utilisés

Ces questions 1, 2 et 3 à savoir : Quelle est votre langue maternelle ? Parlez-vous votre langue maternelle ? Dans votre famille / ménage, quelle(s) langue(s) parlez-vous ? Les quartiers populaires, on y trouve des langues nationales, langues étrangères africaines et non africaines.  Les répertoires de LM, LPF, LPPF, LPDQ et LPPQ ont été identifiés. Ceux-ci sont utilisés de façon comparative en vue de déterminer le répertoire dominant dans les quartiers populaires.

2.2.1.  Répertoire des langues maternelles

Aux questions 2 et 3 : Quelle est votre langue maternelle ? Parlez-vous toujours votre langue maternelle ? Oui/Non. Le répertoire des Langues dans les quartiers populaires comprend essentiellement 97 % de L.M., 1 % de L1 comme le français et 2 % de L2 telles le sango et bambara.

2.2.2. Répertoire de langues parlées dans les familles

A la question 4 : Dans votre famille / ménage, quelle(s)  langue(s) parlez-vous ? Le répertoire L.P.F. des quartiers populaires est constitué de langues majoritaires comme le  moore, le dioula et le  français.

2.2.3. Répertoire des langues les plus  parlées dans les familles 

A la question 5 : Dans votre famille / ménage, quelle est la langue la plus parlée ? L’étude révèle que le répertoire des LPPF des quartiers populaires est essentiellement constitué de trois langues dominantes que sont le : moore (55,50 %), dioula (16,75 %), français (16,25%).  Le moore est la langue la plus parlée dans les familles. 

2.2.4. Répertoire des langues parlées dans les quartiers

 A la question 6 : Dans votre quartier, quelle(s) langue(s) parlez-vous ? Dans les quartiers populaires les bi/trilingues cumulent 56,75 % contre 43,25 % de monolingues. Parmi les monolingues 26,75 % de locuteurs parlent uniquement le moore contre 16,50 % pour le français soit au total 43,25 %. Cependant, chez les bi/trilingues le dioula résiste et se maintient. Ces chiffres nous indiquent une faible fréquence d’utilisation de  la langue française.   

2.2.5. Répertoire des langues les plus parlées dans les quartiers

A la question 7 : Dans votre quartier, quelle est la langue la plus parlée ? L’observation de la figure 5 de la répartition des LPPQP montre que le moore domine le français. Le  répertoire des quartiers populaires est essentiellement formé de moore parlé par 96,75 % de locuteurs.  Au terme de cette présentation des figures commentées, nous pouvons retenir que l’ensemble des figures nous offre à voir des monolingues, des bilingues et trilingues dans les quartiers populaires. Dans les quartiers populaires, nous avons remarqué que les langues dominantes sont le moore, le dioula et le français. La langue la plus  parlée dans ces quartiers populaires est le moore (96,75 %). Le français (3, 25 %) vient en seconde position.  Pour l’instant, si le français n’est pas déclaré langue maternelle par les enquêtés pour des motifs d’attachement à l’origine ethnique ou culturelle, il est, cependant, présent dans les habitudes langagières comme L1. Et pour en savoir davantage, nous allons nous intéresser à l’analyse des résultats.

3. Analyse des résultats de l’étude

 Le poids  démographique du moore, le taux élevé d’analphabètes moose, l’attachement des populations à leurs LM et les différentes fonctions du mooré sont les principaux facteurs qui justifient la différenciation des répertoires. L’étude nous a permis d’évaluer le « pourquoi » d’un  tel comportement langagier au niveau des quartiers populaires. Ainsi, sur les quatre-vingt- quinze (95) sujets interrogés ; 38 personnes soit 40 %  attestent que le poids démographique de l’ethnie Mooaga  résidant dans les quartiers populaires en est une des causes. A la suite de cela, 27 personnes interrogées soit 28,42 % affirment qu’il y a plus d’analphabètes dans les quartiers populaires.  Aussi, il y a 17 autres sujets soit 17,89 % pensent que certaines populations restent attachées fortement à leurs langues maternelles notamment les moose autochtones ou étrangers qui semblent mener une vie grégaire. Enfin, seulement 13 autres sujets interrogés soit 13,68 %  pensent que l’insertion socio-économique  explique le recours au moore.  

3.3.1. Le poids démographique de l’ethnie mooaga à Ouagadougou

Ouagadougou est le lieu où réside le Moogo naaba.  Cela crée de facto un usage accru du moore dans tous les quartiers. Le poids démographique des Moose induit un poids démographique  de la langue moore. 

Après observation des différentes données de notre étude, il en ressort que dans les quartiers populaires, tous les chiffres classent le moore parmi les langues majoritaires : 56,25 % dans les LM ; 26,25 % de monolingues moorephones dans les LPF ; 55,50 % dans la LPPF ; 26,75 % de monolingues moorephones dans les LPQ et 96,75 % dans la LPPQP.  Donc, nos sujets s’accordent à dire que le nombre élevé de Mosse à Ouagadougou est un avantage qui explique l’importance numérique des locuteurs de ladite langue. Cependant la plupart des sujets interrogés soit 28,42 % estime que ce poids démographique élevé renferme une certaine frange d’analphabètes. Les exemples ci-dessous en attestent.

  • n°01 : Enquêté n°77 : D.F.- « Dans les quartiers populaires, la plupart des habitants sont illettrés. »
  •  n°02 : Enquêté n° 54 : K.P.E.- « Le taux d’alphabétisation est faible dans les quartiers populaires. »
  •  n°03 : Enquêté n°24 : T.T.F.- « On trouve des populations plus démunies dans les quartiers populaires. »
  •  n°04 : Enquêté n°03 : K.W.A.- « Les quartiers populaires sont plus peuplés  de moose moins lettrés que ceux des quartiers résidentiels. »
  •  n°05 : Enquêté n°11 : B.A.- « Le faible taux d’alphabétisation est la raison. »

Ces facteurs conjugués renforcent le sentiment d’attachement des populations à leur langue maternelle.

3.3.2. L’attachement à la langue maternelle moore       

L’attachement des populations a été évoqué par nos sujets. Ainsi, 17,89 % des sujets interrogés estiment que bon nombre de moose sont attachés à leur langue moore. 

  • n°06 : Enquêté n°22 : G.N.- « Ici la langue française n’est pas notre langue maternelle. »
  •  n°07 : Enquêté n°91 : S.B.- « Le nombre de gens des quartiers populaires dépasse celui des quartiers résidentiels par l’utilisation du moore. »
  •   n°08 : Enquêté n° 25 : D.A.- « Les quartiers populaires valorisent leurs langues maternelles. »
  •  n°09 : Enquêté n° 41 : G.M.- « Les habitants des quartiers populaires parlent généralement le moore. »

C’est le sentiment d’attachement à la langue maternelle mooaga. Ce fait linguistique est soutenu par deux facteurs sociaux comme le regroupement familial des  moose autochtones et  la provenance régionale des étrangers moose issus de l’exode rural.

3.3.3. Le regroupement familial ou la provenance régionale des moose

 Le regroupement de certaines ethnies autochtones et étrangères comme les mosse en famille ou l’installation en fonction du lieu de provenance sont des  facteurs essentiels dans la conservation et la transmission du moore.

 L’exode des populations des différentes régions en majorité rurale a installé les migrants ruraux lettrés ou illettrés par affinités dans les zones loties ou non loties. Les installations de ces ruraux le long des grands axes routiers conduisant à leurs villages ou régions d’origine répondent à un souci de trouver de petits emplois saisonniers ou même définitifs. Le réseau de communication est essentiellement bâti sur le moore. En gardant leur lien de fraternité, ils conservent leurs dialectes d’origine.

Les variétés du moore parlées dans les familles moorephones renforcent les liens avec leurs villages ou leurs communautés d’origine.   Dans l’ensemble des échanges langagiers, il y a une parfaite intercompréhension entre les locuteurs du moore quelle que soit la provenance régionale. L’observation des situations de communication nous a permis de déterminer quelques variétés du moore utilisées. Celles-ci se présentent à travers des situations de communication dans les familles et marchés dans quelques quartiers populaires.

Observation du comportement langagier au marché de Larle attestant le moore de Ouagadougou :  

  •  n°10/ Enquêté n°101 : yaa wãna           « c’est combien ? »

                                             /être/combien/

  •  n°11/Enquêté n°102 : yaa piiga            «  c’est 50 francs »

                                                  /être/ 50 francs /

Observation du comportement langagier au marché de Tampoui attestant le Mooré de Ouahigouya : 

  •  n° 12/Enquêté n° 103: yaa wãna           « c’est combien ? »

                                            /être/combien/

  • n°13/Enquêté n°104 :    yaa  piio       «  c’est 50 francs »

                                              /être/ 50 francs /

Observation du comportement langagier au marché de Zogona attestant le mooré de koudougou : 

  •  n°14/Enquêté n°105 : yaa wãna «  c’est combien ? »

                                           /être/combien/

  •  n°15/Enquêté n°106 : yaa piige        « c’est 50 francs »

                                            /être/ 50 francs /

Famille observée attestant l’usage du moore de Ouagadougou au quartier Larlé : 

  •  n°16/Enquêté n°107 : yaa  ãnna              « c’est qui ? »

                                           /être/ qui /

  • n°17/Enquêté n° 109: yaa maam     « c’est moi ».

                                          /être  / moi/

Famille observée attestant l’usage du moore de Ouahigouya au quartier Tampoui :

  •  n°18/Enquêté n° 110: yaa alla  «  c’est qui ? »

                                            /être/ qui /

  •  n°19/Enquêté n° 111: yala  maam   « c’est moi » 

                                            /être  / moi/

Famille observée attestant l’usage du moore de koudougou au quartier Larlé :

  • n°20/Enquêté n°112 : yaa kãna  «  c’est qui ? »

                                           /être/ qui /

  •  n°21/Enquêté n° 113 : yaa maam     « c’est moi ».

                                             /être  / moi/

3.3.4. Fonctions du moore dans les quartiers populaires

 Dans les quartiers populaires le moore tend à assumer est une langue véhiculaire. Au niveau socioéconomique, il est utilisé comme langue d’accueil, d’intégration économique, d’identification.

3.3.4.1. Le moore comme langue d’accueil 

Dans les quartiers populaires les sujets mono / bi / trilingues privilégient le moore pour accueillir leurs hôtes. Face à l’étranger où la langue maternelle est ignorée, la communication se déroule dans la L.M. ou dans la  L1 majoritairement parlées. Le plus souvent le Moore est la langue d’accueil de l’étranger dans ces quartiers populaires. C’est ce qui explique les proportions prises par le moore. Voici quelques versions recueillies auprès  des familles/ménages et marchés de quelques quartiers populaires :

  •  ṅ° 22/Enquêté n° 145. Au quartier Nioko1 : «  Je parle ma langue maternelle, le moore et s’il (l’étranger) ne répond pas je lui parle en français. »
  •  ṅ° 23/Enquêté n° 158. Au quartier Larlé : «  Je suis peulh, je parle d’abord le fulfulde et si l’étranger ne comprend pas ma langue, je lui parle en moore. Ici, la majorité de mes voisins ou voisines sont des moose donc je parle tant bien que mal le moore pour qu’on se comprenne. »
  •  ṅ° 24/Enquêté n° 87. Au quartier Marcousis : « Je suis né san. Je parle san. Ici à Marcoursis, il y a beaucoup de moose. Dans ma famille, j’utilise ma langue (san) mais avec mes voisins je leur parle le français. S’ils ne réagissent pas, je suis obligé de parler le moore. »
  •  ṅ° 25/Enquêté n° 10. Une vendeuse au marché du quartier Zogona : « Au marché, la plupart des vendeuses de condiments parlent le moore, donc je parle le moore bien que je ne suis pas une moosi. Cela facilite la transaction avec mes client(e)s. »

3.3.4.2. Le moore comme langue d’intégration économique 

Les sujets moorephones ou non utilisent volontairement ou non la langue dominante qui est le moore. Les marchés, les yaars, les abords des rues, les grains de thé, les lieux de loisirs, entraînent parfois une modification des comportements langagiers des habitants. Dans certains cas comme les marchés, les yaars, les abords des rues, dans les interactions clients/vendeurs, les clients moorephones ou non font recours au moore pour échanger des biens et des services sans être inquiétés. Les prix des produits  peuvent être surévalués si les clients ignorent  le moore. Pour ce faire des dispositions sont souvent prises par les clients pour ne pas se faire avoir. Voici des exemples qui en attestent :

  • ṅ° 26/Enquêté n° 47. Fonctionnaire au quartier Zogona : « J’accepte parler moore au marché car les vendeurs pensent que les blancs à la peau noire ont l’argent et n’ont pas besoin de discuter les prix des objets (marchandises). »
  •  ṅ°27/Enquêté n° 49. Vendeur moaaga à Nioko II : «  Avec les étudiants et les élèves qui parlent bien le français et qui n’ont rien ; nous évitons le français pour ne pas avoir des pertes car en donnant le prix en français, on peut facilement sous-évaluer ».

3.3.4.3. Le moore comme langue d’identification

Dans d’autres cas comme les  «  grains de thé » ou les lieux de loisirs, nos sujets d’étude nous ont confié que le recours au moore leur permet d’identifier certains membres du groupe qui ne parlent pas le moore. Exemple ṅ°28/Enquêté n° 56. Une locutrice du moore au quartier Tampoui : « Dans certaines circonstances, parler ma langue maternelle le moore me permet de critiquer l’autre qui ne connait pas ma langue (moore) ».

3.3.4.4. Le moore comme langue véhiculaire

Dans certaines familles/ménages des quartiers populaires, les communications intrafamiliales ont lieu le plus souvent dans la langue maternelle d’origine des sujets pour les minorités ethniques. Avec leurs voisins qui sont des locuteurs moorephones, les échanges dans les quartiers respectifs ont lieu en moore. Les exemples suivants recueillis au quartier Larlé en attestent :

  • ṅ°29/Enquêté n° 44  « Je suis peulh, je parle d’abord le fulfulde et si l’étranger ne comprend pas ma langue, je lui parle en moore. Ici, la majorité de mes voisins ou voisines sont des moose donc je parle tant bien que mal le moore pour qu’on se comprenne.»
  • n°30/Enquêté n° 160. Une dioula au quartier Tampoui raconte : « Je suis étudiante en 4e année de SEG de l’université de Ouagadougou. Ma maman est dioula mais ne parle pas le dioula avec nous. Elle parle correctement le moore de même que moi. Partout, nos voisins et les vendeurs au marché et aux abords des rues, parlent le moore.»

 Pour clore cette partie, retenons que dans les quartiers populaires, les sujets mono / bi / trilingues justifient la différenciation des répertoires en évoquant le poids démographique du moore, le taux élevé d’analphabètes moose, l’attachement des populations à leurs LM et les différentes fonctions socio-économique du moore. 

Conclusion

Au terme de cette étude sur la composition du répertoire linguistique, il ressort que les quartiers populaires sont  multilingues. Les locuteurs sont monolingues, bilingues ou trilingues à des proportions diverses. Les données illustrent avec précision que le conflit entre langues majoritaires et minoritaires est aussi une réalité; ce qui se solde par l’émergence de certaines langues dominantes en l’occurrence le moore et le français et le rétrécissement ou l’absence des langues minoritaires dans le réseau de communication des habitants des quartiers populaires.

Le répertoire linguistique des quartiers populaires comprend spécifiquement des langues nationales, des langues étrangères africaine et non africaine. La différence entre les répertoires s’observe à travers les LM, LPF, LPPF, LPDQ et LPPQ. Ceux-ci sont utilisés de façon comparative en vue de déterminer le répertoire dominant dans les quartiers populaires.  Le recours au moore a une forte prédominance (96,75 %) par rapport au français (3,25 %). Le poids  démographique du moore, le taux élevé d’analphabètes moose, l’attachement des populations à leurs LM et les différentes fonctions du mooré sont les principaux facteurs qui justifient la différenciation des répertoires. De ce qui précède, nous pouvons conclure que le moore est la langue des quartiers populaires dans la ville de Ouagadougou.  

Travaux cités

Barreteau, Daniel. « Système éducatif et multilinguisme au Burkina Faso », dans Recueil d’articles, Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération, Ouagadougou, 73 p. 1998.  [En ligne] https://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers17-08/010016876.pdf (page consultée le 11 décembre 2021).

Bulot, Thierry. « Matrice discursive et confinement des langues : pour un modèle de   l’urbanité », dans Cahier de sociolinguistiques 8. Presse Universitaires de Rennes 2, Rennes, p. 99-110. 2003.  [En ligne] http://www.cairn.info/revue-cahiers-de-sociolinguistique-2003-1-page-99.htm (page consultée le 11 décembre 2021).

Calvet, Louis-Jean. Les voix de la ville : introduction à la sociolinguistique urbaine, Paris, Payot et Rivages, 309 p. 1994.

EDSBF-MICS IV. Rapport préliminaire, Burkina Faso 2010. Calverton, Maryland,USA, 501 p. 2011.

Grimes, Barbara (ed.). Ethnologue, volume 1: languages of the world, 14th edition, Dallas, Texas: SIL International. 2000. [En ligne]URL : http://www.ethnologue.com  (Page consultée le 04 décembre 2015).

Kedrebeogo, Gérard et Yago, Zakaria. « Situation des langues parlées en Haute-Volta : Perspective de leur utilisation pour l’enseignement et l’alphabétisation ». CNRST/DIST- ACCT/Paris-ILA/Abidjan, 63 p. 1982.

Nikiema, Norbert et Kabore-Pare, Afsata. « Burkina Faso », in B. Maurer (ed.), les langues de scolarisation en Afrique francophone enjeux et repère pour l’action. Etude Pays : Agence Universitaire de la francophonie / Editions des Archives Contemporaines, p. 189-308. 2010.

Ouedraogo, Issa. Comportements langagiers des habitants de la ville de Ouagadougou : cas des quartiers populaires et résidentiels, mémoire de master, département de linguistique, UFR/LAC, Université deOuagadougou, 113 p. 2016. 

Comment citer cet article :

MLA : Ouédraogo, Tiga Alain et Issa Ouédraogo. « Répertoire des langues de la ville de Ouagadougou : cas des quartiers populaires ». Uirtus 1.2. (décembre 2021): 318-337.


§ Institut des Sciences des Sociétés / [email protected]