Les paysans Kabiyè dans la région de la Kara, connus pour leur « expertise » dans les pratiques de conservation et de fertilisation des sols, ont mis beaucoup de temps pour s’adapter à ces nouvelles techniques introduites à travers les programmes et projets de développement. Au moment où l’usage des engrais chimiques est entré dans leurs habitudes, ce sont les cultures biologiques qui sont promues dans le cadre d’une agriculture durable. Dans ce contexte de contradiction, d’ambiguïté et de paradoxe, quelles sont les réactions des paysans ? Quelles sont leurs perceptions et leurs pratiques face à cette situation ? L’article se fonde sur des enquêtes empiriques qualitatives de type ethnographique pour répondre à ces questions. Comme résultats, on retient globalement que, ces paysans sont favorables à la promotion des cultures biologiques qui s’apparentent à leurs pratiques culturales coutumières. Des contraintes liées à leur survie et à la praticabilité de la fumure organique les ont poussés à l’adoption des engrais chimiques dont ils sont devenus dépendants. Peut-être que, de l’intérieur, des stratégies durables et conciliantes pourront être trouvées.
Mots-clés : Pratiques agricoles, Fertilisation des sols, développement, Région de la Kara, Togo.
