Le 24 novembre 2018, à l’issue d’une session extraordinaire de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA), un « communiqué épiscopal » avait été publié. Aux termes de ce communiqué, les Évêques de Centrafrique demandaient à « l’Église Famille de Dieu » ainsi qu’aux « hommes et femmes de bonne volonté de s’abstenir des festivités du 1er décembre », une fête non religieuse. Ceci par solidarité et dans le respect de la mémoire des victimes des actes de barbarie perpétrés le 15 novembre 2018 à Alindao, une ville située à l’Est de la République Centrafricaine. Ces actes de barbaries avaient coûté la vie à plusieurs personnes dont deux prêtres centrafricains.
Au lendemain de la publication du communiqué épiscopal, deux courants d’idées s’étaient vivement affrontés tant dans la presse écrite que sur les réseaux sociaux. De façon schématique, on distinguait, d’un côté, le courant de ceux qui pensent toujours avoir la science infuse et, de l’autre côté, le courant de ceux qui cultivent un scepticisme cartésien à l’égard du communiqué épiscopal.
À un moment où les nerfs se sont complètement distendus, la présente étude a essayé d’appréhender le communiqué épiscopal uniquement sous l’angle du droit, en mettant en exergue une double préoccupation : d’une part, les atteintes portées au droit positif centrafricain par certains points dudit communiqué et, d’autre part, les conséquences juridiques qu’en auraient normalement dû tirer les autorités politiques centrafricaines.
Mots-clés : Centrafrique, Code, Communiqué épiscopal, Constitution, droit positif, droit canon, procédure.
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