Pratiques sociales de l’agroforesterie paysanne en milieu rural ivoirien : le cas des populations paysannes de Bongouanou (région du Moronou)
Pascal N. Adje§
Résumé
Après avoir été décriés comme faisant obstacle à une meilleure gestion de l’environnement, les savoirs locaux ont pris depuis les années 1990 de l’importance dans les débats mondiaux portant sur la biodiversité. Dans cette perspective, le présent travail essaie de questionner les connaissances paysannes en matière d’agroforesterie pratiquée depuis toujours par les Agni de Bongouanou. Zone forestière du centre-est de la Côte d’Ivoire et située à environ 200 km d’Abidjan, Bongouanou fait partie de l’ancienne boucle du cacao. Pour ce faire, une approche méthodologique fondée sur une analyse qualitative a été utilisée. Elle a consisté en une revue documentaire, une observation directe et une entrevue avec un ensemble de vingt (20) planteurs vivant dans les deux villages en tête de la production cacaoyère du département. De l’analyse des données recueillies, il ressort que ces paysans ont des connaissances très anciennes de l’agroforesterie si bien qu’ils ont toujours maintenu et entretenu des arbres dans leurs plantations. Ils développent même des pratiques agricoles associées à la conservation de certains arbres dans les champs. Ces pratiques traduisent à la fois les perceptions et les fonctions que la population rurale a des arbres et de leurs divers droits d’usage.
Mots-clés : agroforesterie, milieu rural, paysan, Bongouanou, arbre.
Abstract: After being decried as an obstacle to better environmental management, local knowledge has gained importance in global debates on biodiversity since the 1990s. In this perspective, the present work tries to question the peasant knowledge in terms of agroforestry practiced since always by the Agni of Bongouanou. Forest area of the center-east of Côte d’Ivoire about 200 km from Abidjan, Bongouanou is part of the large area of the old cocoa loop. To do this, a methodological approach based on a qualitative analysis was used. It consisted of a documentary review, direct observation and an interview with 20 peasants coming from two villages at the head of cocoa production in the department. From the analysis of collected data, it appears that these peasants have very old knowledge of agroforestry. They have always maintained and cared for trees in their agricultural plantations. They develop agricultural practices associated with the conservation of plants in their fields. These practices reflect both the perceptions and functions that rural populations have of trees and the various user rights associated with them.
Keywords: Agroforestry, Rural Aerea, Farmer, Bongouanou, Tree
Introduction
La destruction des ressources naturelles est très préoccupante dans le monde d’aujourd’hui. On assiste depuis plus de trois décennies à une disparition rapide des terres forestières. Ce dommage est le fruit des actions anthropiques telles que l’expansion agricole, l’exploitation du bois-énergie, l’occupation anarchique des terres, les feux de végétation incontrôlés, la croissance démographique (BNETD 13 ; FAO 3 ; Traoré 390 ; Noufou 201 ; Moussa et al. 322). A cela, il faut ajouter l’exploitation forestière, la construction d’infrastructures, la rentabilité financière, l’exploitation minière (BNETD 15;FAO 18).
Plusieurs gouvernants du village planétaire sont aujourd’hui unanimes du désastre en cours sur les ressources naturelles forestières et des conséquences qui en découlent sur l’existence humaine. Au regard à cette situation, la problématique actuelle se solde à la gestion durable du grenier naturel. Dans ce sens, plusieurs méthodes modernes de conservation de la biodiversité ont été entreprises. Il s’agit notamment des politiques internationales de gestion des ressources naturelles avec les différentes conférences (Meadows et al. 1972 ; Nations Unies 8), des mesures économiques (BNETD 18 ; Grazia et al. 2006 14) et des politiques réglementaires locales (Ibo 28).
Mais à l’évidence, ces politiques de gestion des ressources forestières se sont traduites presque partout en Afrique par des échecs plus ou moins importants ; échecs qualifiés par le PNUD d’inquiétants (95). Ceci parce qu’elles n’ont pas suffisamment pris en compte l’implication de tous les acteurs, surtout les acteurs locaux. Ainsi comme le souligne Nkwinka, « les approches modernes de conservation de la nature initiées pendant longtemps n’ont pas intégré la dimension locale en associant les pratiques des populations locales dans la gestion des aires protégées ou de la biodiversité » (154).
Dès lors, il faut repenser les méthodes de gestion durable des ressources naturelles en associant les parties prenantes en interaction avec les ressources forestières notamment les populations locales. C’est dans ce cadre qu’à partir de 1990, l’importance des savoirs locaux est prise en compte dans les débats mondiaux sur la biodiversité (Tubiana 7 ; Roué 5). Pour cela, plusieurs études ont été réalisées aboutissant à l’identification de différentes pratiques culturelles des populations locales et de leur implication dans la gestion des terres forestières. Ainsi, la littérature visitée à ce niveau a relevé cinq (5) catégories de pratiques culturelles. Il s’agit notamment des pratiques religieuses (Fairhead et Leach 1 ; Nadjir 20 ; Yaméogo 71), de sacralisation (Ibo 6; Verdeaux 2; Garcia et al 6), des pratiques culturelles agricoles (Sow 1 ; Bahri, 1). Toutes ces pratiques relevées participent d’une manière ou d’une autre à la gestion durable des ressources forestières.
En Côte d’Ivoire, des auteurs comme Guerry 19, Memel-Foté 14 ; Eschilmann et al 92, Gadou 49 ; Gome 34 ; d’Ibo 19 et Malan Djah 9 ont abondé dans le même sens de valorisation des savoirs locaux en matière de gestion des ressources naturelles ou forestières. Des études qui ont porté sur les représentions sociales associées aux ressources naturelles, les pratiques de sacralisation, religieuses et les interdits liés à l’usage des ressources naturelles.
Dans le prolongement de ces travaux susmentionnés, c’est-à-dire dans la perspective de valorisation des savoirs locaux, le présent travail essaie de questionner les pratiques sociales de l’agroforesterie paysanne pratiquée depuis toujours par les Agni de Bongouanou. Zone forestière située au centre-est de la Côte d’Ivoire, à environ 200 km d’Abidjan, Bongouanou fait partie de la grande zone de l’ancienne boucle du cacao. Celle-ci appartient dans sa majeure partie au domaine forestier qui s’étend selon Alloko, du 5ème degré de la latitude nord en bordure de la côte du golfe de guinée au 8ème degré de latitude nord à l’orée de la savane (320). Une zone qui se situait dans les décennies 70 et 80 en tête des superficies et des productions de café et cacao en Côte d’Ivoire (Affou et kouadio 8). Cette performance de production reposait sans doute sur les conditions écologiques favorables aux cultures de café-cacao.
Les plantations agricoles des villages de Bongouanou ont depuis toujours été caractérisées par l’omniprésence d’arbres, faisant des populations paysannes de ces localités des pionniers d’agroforesterie. Elles ont des connaissances très anciennes de la conservation et de l’entretien d’arbres dans les champs. Ces pratiques traduisent, selon Wala et al., à la fois les perceptions que les populations rurales ont de l’environnement et les divers droits d’usage qui lui sont liés (20). En abordant ainsi cette problématique de l’agroforesterie paysanne, la présente étude vise, dans une perspective de valorisation des savoirs locaux en matière de gestion forestière, à analyser les pratiques culturelles de préservation et de maintien des arbres dans les plantations agricoles et d’examiner les logiques sociales liées à ces pratiques mises en œuvre par les Agni de Bongouanou. Ce, à partir des questions de recherche suivantes : comment les populations paysannes, dans leurs pratiques agricoles parviennent-elles à préserver et à maintenir des arbres dans les plantations agricoles ? Quelles représentations font-elles des arbres qui conduisent à détruire certains et à maintenir d’autres dans les plantations de cacao ?
Pour répondre à ces préoccupations, le plan ci-après a été adopté : d’abord une méthodologie qui va sous-tendre l’analyse des pratiques sociales de l’agroforesterie paysanne, ensuite, les fonctions que les populations accordent aux arbres qui motivent leur maintien dans les plantations agricoles seront examinées. Enfin nous terminerons par l’analyse des pratiques agricoles associées à la conservation des plantes dans les champs.
1. Matériel et méthodes
L’approche méthodologique déployée pour cerner les pratiques sociales de l’agroforesterie paysanne chez les peuples Agni de Bongouanou se fonde sur une analyse anthropologique des rapports entretenus par les populations paysannes avec les arbres préservés dans les plantations agricoles. Des rapports qui marquent les populations rurales dans leur vie individuelle et collective, et qui revêtent une signification particulière liée au milieu naturel.
Cette méthodologie est fondée sur des données recueillies sur le terrain et des données issues d’une abondante littérature. Elle est élaborée à travers le choix de la zone d’étude, les techniques d’échantillonnage et l’administration du guide d’entretien.
1.1. Choix de la zone d’étude
Le département de Bongouanou est situé à environ 200 km d’Abidjan. Il fait partie de l’un des départements de la région de Moronou. Cette dernière est limitée au nord par la région d’Iffou, au sud par les régions de l’Agneby-Tiassa et de la Mé, à l’ouest par les régions du Nzi et du Belier et à l’est par la région de l’Indénié Djablin (Il faut numéroter les cartes, figures, tableaux, photos : par exemple Carte n° 1). C’est une zone couverte, dans l’ensemble, par la forêt dense discontinue parsemée de savane par endroits, de forêts claires avec présence de savane dans la partie occidentale. L’activité économique principale est l’agriculture avec la production café-cacao comme axe centrale. Les plantations agricoles sont caractérisées par la présente d’arbustes témoignant de l’expérience de l’agroforesterie par les planteurs Agni. Ce qui justifie le choix de cette zone. Les limites géographiques du département de Bongouanou sont présentées dans la carte ci-après.
Carte n° 1 : Limites géographiques du département de Bongouanou
Source : RGPH 2014
1.2. Méthodes
1.2.1. Techniques d’échantillonnage
Le département de Bongouanou compte quarante-trois (43) villages répartis sur quatre sous-préfectures dont les sous-préfectures de Bongouanou, d’Andé, d’Assié-Koumassi et de N’guessankro. Sur les 43 villages, deux ont été retenus pour conduire l’enquête. Ces deux villages viennent en tête de la production de cacao pour la campagne agricole 2020-2021, selon les données de la direction régionale de la Bourse café cacao. Ce sont les villages de Fronobo de la sous-préfecture de N’guessankro et de Bokassi avec pour campement Aboussounou. (Signalons que le campement Aboussounou produit la grande partie de la production de cacao, il est rattaché à Bokassi). Dans ces deux villages vingt planteurs ont été interrogés et leurs champs ont été aussi visités pour observer et répertorier les arbres laissés et entretenus dans les plantations. Les vingt (20) ont été répartis équitablement dans les deux villages et le nombre a été arrêté par l’effet de saturation, c’est-à-dire au moment où l’on se rend compte que les mêmes résultats revenaient.
1.2.2. L’entretien
Cette étude est fondée sur des données recueillies sur le terrain, complétées par celles des documents consultés. Il s’agit de l’enquête de terrain à l’aide d’un guide d’entretien qui a duré environ un mois (du 15 septembre au 20 octobre 2021). Compte tenu de la nature des informations à traiter, l’observation directe et l’entretien semi-directif se sont révélés nécessaires pour collecter les données. L’observation directe s’est manifestée par des visites de terrain. Elle a permis de faire l’inventaire détaillé des principaux arbres laissés dans les plantations. Des photos ont été prises pour faciliter l’identification des espèces grâce à l’appui des botanistes. L’enquête par entrevue semi-dirigée a été réalisée avec les propriétaires des plantations visitées, à l’aide d’un guide d’entretien. Les questions abordées tournaient autour des sujets suivants :
- Les raisons de la conservation des arbres dans les plantations agricoles ;
- Les rôles / fonctions/utilisations de ces espèces d’arbres ;
- Les stratégies mises en place pour préserver ces arbres.
Les données collectées sont présentées et discutées dans la partie ci-après.
2. Résultats et discussion
2.1. Les arbres préservés dans les champs de cacao et leurs fonctions
2.1.1. Les arbres préservés dans les champs de cacao
Il ressort de l’enquête de terrain qu’il existe une diversité d’espèces d’arbres dans les plantations de cacao de Bongouanou. En dehors des arbres fruitiers plantés ou préservés comme les manguiers, l’avocatier, l’oranger etc., dix (10) espèces d’arbres les plus abondantes ont été inventoriées dans les différentes plantations de cacao, chacune remplissant des rôles spécifiques. Par regroupement d’informations, les fonctions de fertilisation du sol, d’ombrage, d’alimentation, de bois d’œuvre et de pharmacopée sont généralement citées pour la préservation des arbres. Les arbres qui sont généralement associés dans les plantations de cacao sont consignés dans le tableau ci-après :
Tableau 1 : arbres abondamment préservés dans les plantations de cacao
Noms usuels/ dans l’ethnie | Noms scientifiques |
Emien | Alstonia boonel |
Tiama | Entadrophragma angolense |
Acajou | Khaya ivorensis |
Framiré | Terminalia ivorensis |
Adôma | Ficus capensis |
Akpi | Ricinodendron heudelotti |
Fromager | Ceiba pentandra |
Goyavier | Psidium quayava |
Samba | Scleroxylan sp. |
Colatier | Nidida sp. |
2.1.2. Les différentes fonctions attribuées aux arbres dans les plantations de cacao
- Fonction d’ombrage des arbres
Bien que l’ombre soit citée comme l’un des obstacles au développement des cultures, elle est souvent recherchée par les populations paysannes pour leur repos après des travaux agricoles et souvent pour la prise de repas au champ : « très souvent c’est sous ces arbres que nous nous reposons et asseyons souvent pour manger ; aussi ce sont des endroits où on casse les cabosses de cacao pendant la récolte ». Ainsi pour Soumana, l’importance accordée à l’arbre comme pourvoyeur d’ombre pour le repos des hommes après des travaux agricoles est un critère important quand on sait que, même pendant la saison pluvieuse, il y a des périodes chaudes où le repos à l’ombre de l’arbre est indispensable (20).
Selon les enquêtés, tous les arbres conservés dans les plantations ont d’abord une fonction de fourniture d’ombre d’autant plus que le bon développement du cacaoyer pendant son jeune âge a besoin d’ombrage. Toutefois, ceux qui sont généralement cités par les populations enquêtées et observés dans les plantations de cacao lors de l’enquête sont le « Akpi », c’est-à-dire « Ricinodendron heudelotti », et « le tiama » ou « Entadrophragma angolence ».
L’ombrage de l’arbre, selon certains paysans permettent aux cacaoyers de mieux résister aux phénomènes climatiques : sécheresse, forte pluie, etc. Ainsi, comme le dit cet enquêté : « souvent les arbres empêchent des dégâts dans les champs quand il y a de fortes pluies accompagnées de vent ».
L’ombrage des arbres joue un rôle important selon Gala Bi et al., par la création et la conservation d’un microclimat favorable à l’augmentation des rendements. Ce microclimat améliore la pollinisation et la production de cacao par la fourniture d’un habitat favorable aux insectes utiles. Il contribue également à l’allongement de la durée de vie des plants de cacao (177). Dans les champs, nous avons observé trois manières d’association d’arbres aux cacaoyers. Il y a des zones où la parcelle compte moins d’arbres que d’autres. Certains pensent que ce sont les paysans paresseux qui laissent trop d’arbres dans leur parcelle.
L’ombrage comme intérêt recherché par les populations paysannes qui motivent le système d’agroforesterie est mis aussi en exergue par Tano pour qui l’ombrage des arbres permet d’humidifier les champs et d’atténuer les attaques d’insectes ravageurs (82).
- Fonction de fertilisation du sol
Certains arbres laissés dans les plantations de cacao permettent, selon les populations paysannes, d’améliorer la fertilité du sol par les feuilles et les fruits qui tombent. En effet, les fruits et les feuilles qui tombent fournissent une importante biomasse susceptible d’être décomposés en élément minéraux. C’est le cas « d’adoma » ou (ficus capensis). Selon M. Koua Olivier, planteur de N’guessankro « l’adoma est une plante qui donne des fruits sur tous les douze mois de l’année. Les fruits ne sont pas consommables par l’homme, une fois tombés, ces fruits fertilisent le sol. Là où se trouve cet arbre, il y a toujours l’humilité et les cacaos de cet endroit produisent beaucoup. En plus des fruits, ses feuilles conservent la rosée ce qui fait que la partie du champ où il est fixé est toujours humide ». En plus de cet arbre, les paysans citent le Akpi ou (Ricinodendron heudelotti) qui a une fonction d’humidité du sol à travers ces racines et ces fruits. Ainsi comme le dit cet enquêté : « les fruits d’Akpi qui tombent, pourrissent et contribuent à la fertilisation des sols sous forme d’engrais organique. Même les racines d’akpi sont toujours mouillées et rendent le sol humide même pendant la sécheresse ».
Il y a également le fromager (ou Ceiba pentandra) qui a été aussi répertorié dans les plantations. Mais contre toute attente, cet arbre n’existe pas dans toutes les plantations visitées. Ceux qui le laissent pensent que, par sa longueur et ses feuillages, il attire souvent la pluie. Ainsi comme le signifie ce paysan reconnu comme grand planteur d’Aboussounou, campement rattaché au village de Broukro « Si vous remarquez bien les zones où il y a de gros arbres, où il y a beaucoup de fromagers, il pleut souvent à cet endroit. C’est pourquoi il est bon de laisser cet arbre dans son champ de cacao ». Toutefois, bien que le bienfait du fromager ou (Ceiba pentandra) soit reconnu, certains planteurs paysans estiment que c’est un arbre à problème qui cause souvent des dégâts aux cacaoyers. C’est pourquoi ils préfèrent le détruire dans les plantations de cacao : « le fromager est un arbre fragile, quand il y a la pluie accompagnée du vent, les branches tombent et détruisent dans leur chute les plantes de cacao mais aussi constitue des nids pour les écureuils ravageurs de cabosses », propos d’un enquêté d’Aboussounou. L’avantage du fromager (Ceiba pentandra) dans les plantations agricoles est reconnu ici par l’une des responsables de Stag forestree[1], pour qui « le fromager est un réservoir d’eau pendant la pluie et un système d’irrigation après la pluie ».
- Fonction économique et alimentaire
Les arbres préservés dans les plantations n’ont pas que des fonctions écologiques ou écosystémiques mais aussi économiques parce qu’ils permettent la diversification des sources de revenue des planteurs. Cette fonction économique et alimentaire des arbres n’est plus à démontrer. En effet, plusieurs planteurs paysans introduisent des arbres fruitiers dans leurs plantations pour des besoins alimentaires et pécuniaires. « Vous voyez l’avocatier qui est là, il produit au moment où les autres ne produisent pas. Et pendant cette période on gagne beaucoup d’argent avec. Si on avait deux à trois comme ça, vraiment on serait riche », avance cet enquêté pour marquer le rôle économique que présente les arbres fruitiers et l’intérêt pour les préserver. C’est pourquoi pour Adou yao et al., la pratique de l’agroforesterie par les paysans répond à une logique de maximisation et de diversification de la production pour des revenus soutenus et complémentaires (11). C’est pourquoi les paysans introduisent les arbres, surtout les arbres fruitiers dans les champs de cacao selon leur utilité.
C’est dans le même registre que selon le Conseil Café Cacao, « l’introduction des arbres dans la cacaoyère permet de produire des aliments, des produits utiles et commercialisables tout au long de l’année en vue de diversifier les sources de revenus des populations paysannes » (136).
2.2. Pratiques agricoles associées à la conservation des plantes dans les champs
L’approche socio-anthropologique du système de production agricole des populations paysannes de Bongouanou permet de comprendre que ces peuples, à l’instar des autres peuples de la Côte d’ivoire, ont développé des mécanismes d’entretien et de conservation des plantes permettant une gestion durable des ressources naturelles. Ces mécanismes se lisent dans le défrichement des parcelles à cultiver pour la mise en culture, l’élimination sélective du bois par la mise en feu (par la mise en feu des parcelles), l’abattage des arbres nuisible et la conservation des arbres utiles mais aussi l’introduction de nouveaux plants utiles dans les champs.
2.2.1. Déboisement des parcelles à cultiver pour la mise en culture
En matière d’entretien d’arbre dans les champs, l’une des méthodes traditionnelles développées par les peuples Agni de Bongouanou se trouve dans le déboisement de la parcelle à cultiver. En effet, le système cultural agricole commence toujours par le déboisement de la parcelle forestière. Celui-ci consiste à nettoyer et à détruire les herbes, les arbres et arbustes à l’aide d’instrument rudimentaire : la machette. C’est la phase de « sombô mlàn », selon l’expression des enquêtés.
Il est vrai que le déboisement fait disparaitre la forêt entière, du fait du nettoyage, mais force est de reconnaitre qu’il est la première activité de protection des arbres. En effet, c’est au cours de cette phase que les premières sélections d’arbres utiles se fassent. Cela se traduit dans les propos de ce chef de ménage de Abogoua « pendant le déboisement, tous les arbres ne sont pas coupés. Certains sont restés pour diverses raisons. Ainsi pour indiquer aux enfants qu’ils ne doivent pas être coupés, on fait des marquages, soit en nettoyant aux alentours, soit en enlevant une partie de l’écosse ».
Dans cette perspective, on peut affirmer avec Pélissier, cité par Bougnounou que contrairement à certaine conception selon laquelle le déboisement des champs réduit la diversité biologique, « Ce sont les défrichements culturaux qui ont permis à l’arbre d’émerger du fouillis végétal confus de la brousse soudanienne, de s’épanouir et de s’étoffer, de constituer les parcs de la savane arborée, de même que c’est à la faveur de la pénétration des champs en forêt que s’établissent et fructifient les palmeraies » (108).
2.2.2. Elimination sélective du bois au cours du brûlis
Le brulis ou encore agriculture sur abattis-brûlis appartient à la famille des techniques agricoles primitives utilisant le feu comme moyen de création du champ (écobuage, essartage, feux de brousse). Elle se définit comme un système agraire dans lequel les parcelles déboisées sont souvent défrichées par le feu avant de recevoir la semence. Le feu est donc utilisé pour l’incinération des arbres et branchages pour la régénération rapide de la végétation.
Mais, pour éviter la propagation du feu, les planteurs sélectionnent des arbres jugés soit utiles pour préserver, soit inutiles pour détruire. Ainsi, pour détruire les arbres inutiles, ils mettent du feu uniquement autour de ces arbres qui finissent sous l’action de la chaleur par tomber. Ou bien, si pour faire propager le feu dans tout le champ, ils sélectionnent les arbres utiles, nettoient tout autour avant de mettre le feu. Cette technique a pour effet d’incinérer toute la plantation sauf les arbres dont le pourtour a été nettement nettoyé. Ces pratiques sont décrites par ce paysan de N’guessankro en ces termes : « Quand on finit de débroussailler la parcelle, on attend les premières pluies pour mettre du feu. Mais avant de mettre le feu, on prend soin d’éviter que le feu ne tue les arbres nécessaires pour nous et pour le champ en nettoyant autour de ces arbres. Après avoir mis le feu, pendant le désherbage, on sélectionne les arbres inutiles qui ont pu résister et on met du feu aux alentours encore pour les faire tomber ».
Ces techniques sont les plus utilisées par les acteurs paysans pour la préservation et la valorisation de certains arbres mais aussi pour améliorer la bonne productivité de leur champ. En effet, les enquêtés estiment que la présence de certains bois (comme Samba ou Scleroxylan sp, Framiré ou Terminalia ivorensis et fromager ou Ceiba pentandra etc.) sont nuisibles aux cultures de cacao et de café du fait de leur ombrage. Ce qui ressort dans les propos de cet enquêté : « Ces bois-là, quand ils sont dans ta plantations, ce n’est pas bon parce qu’ils empêchent le cacao de bien produire. En plus à certain moment de sa vie, ses branches tombent à tout moment détruisant les pied de cacao ».
C’est dans cette perspective que les recherches de Gbazalé, ont montré qu’en plus des cultures de rente, les enquêtés estiment que l’ombrage, les feuilles et les fruits provenant de certains arbres appelés « mauvais » par les populations sont susceptibles de détruire les cultures agricoles (168). D’où la nécessité d’enlever des bois en y mettant le feu de façon progressive pour s’en servir comme énergie domestique d’une part, et les utiliser pour enrichir la terre après l’effet de décomposition dans les champs agricoles, d’autre part. En fait, la technique de la mise en feu aux arbres est une pratique séculaire utilisée en général pour des travaux champêtres mais aussi pour l’obtention du bois de chauffe.
Au total, on note que si aujourd’hui le feu est critiqué parce qu’il détruit l’environnement, force est de reconnaître qu’il présente des avantages énormes pour les peuples traditionnels dans la pratique de l’agriculture. L’on sait que l’incinération des arbres et des branchages concourt à une fertilisation du sol par l’apport d’éléments nutritifs nouveaux, ce qui, par voie de conséquence, assure une certaine productivité agricole. Il est à préciser que les effets fertilisants, de surcroît très précaires, ne sont historiquement que des conséquences et non des causes de la pratique du brûlis. En outre, le brûlis permet la régénération rapide de la végétation, (après l’usage du feu les pluies qui tombent repoussent la végétation) » ce qui favorise la bonne santé des plantations et les arbres maintenus dans celles-ci.
2.2.3. Abattage des arbres nuisibles
Après le désherbage ou le déboisement, les populations paysannes procèdent à abattre les gros arbres inutiles ou incompatibles aux cultures à l’aide d’une hache ou tronçonneuse. Dans cette action, les précautions sont prises pour préserver les arbres jugés utiles pour les plantations de cacao. Ainsi comme le souligne cet enquêté « l’abatage est une activité complexe et pénible, il n’est pas réservé à tout le monde. Non seulement il faut avoir la force pour le faire mais aussi il faut prendre des mesures pour éviter de tout détruire ».
2.2.4. Introduction de certaines espèces végétales dans les plantations
Introduire un arbre forestier dans une plantation de culture pérenne est une pratique qui datent depuis toujours mais aussi encouragé par les structures de l’Etat comme l’ANADER[2]. D’après l’analyse des entretiens, l’introduction d’arbres répond à des besoins d’alimentation mais aussi de lutte contre la sécheresse. Selon les enquêtés, les arbres permettent aux cacaoyers de mieux résister.
Conclusion
Analyser les pratiques culturelles de préservation et de maintien des arbres dans les plantations agricoles et examiner les logiques sociales liées à ces pratiques mises en œuvre par la population paysanne ont été les principaux objectifs du présent article. Aussi, dans une perspective socio-anthropologique, l’étude s’est-elle inspirée de l’expérience de l’agroforesterie pratiquée depuis toujours par les populations Agni de Bongouanou. Pour répondre à cette préoccupation, l’étude s’est appuyée, dans une visée qualitative, sur une méthodologie fondée sur la recherche documentaire, l’observation directe et l’enquête par entrevue semi-dirigée réalisée auprès vingt (20) planteurs agricoles.
Les résultats qui sont une contribution à la sociologie de l’environnement, viennent enrichir le débat sur la problématique de la prise en compte des savoirs locaux en matière de gestion forestière. À l’analyse, il ressort que les populations paysannes de Bongouanou ont des connaissances très anciennes de l’agroforesterie. Elles ont toujours maintenu et entretenu des arbres dans leurs plantations agricoles. Du point de vue agronomique ou économique, les raisons qui expliquent ces maintiens d’arbres dans les plantations de cacao sont nombreuses. Elles sont fondées sur les fonctions qu’elles attribuent aux différentes espèces. Ainsi, les paysans mettent en avant les fonctions d’ombrage, de fertilisation de sol, de diversification de revenu et d’alimentation qui justifient le maintien et l’entretien des arbres dans les plantations.
Pour y parvenir, ces populations paysannes développent des pratiques agricoles associées à la conservation des arbres dans les champs. Ces pratiques traduisent à la fois les perceptions et les fonctions que les populations rurales ont des arbres et les divers droits d’usage qui leur sont liés. Ces pratiques commencent depuis le défrichement des parcelles à cultiver pour la mise en culture par l’élimination sélective des arbres jugés nuisibles par la mise en feu (par la mise en feu des parcelles) ou l’abattage et la conservation de ceux jugés utiles mais par l’introduction de nouveaux plants utiles dans les champs. Résultats plus ou moins confirmés par la littérature scientifique existante. Ce qui démontre que les populations ont une connaissance de l’agroforesterie qui ne demande qu’à être valorisée. Aussi, des initiatives politiques d’agroforesterie en réponse à la crise de déforestation doivent-elles impliquer les savoirs paysans en matière de conservation forestière.
Travaux cités
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Comment citer cet article :
MLA : Adje, Pascal N. « Pratiques sociales de l’agroforesterie paysanne en milieu rural ivoirien : le cas des populations paysannes de Bongouanou (région du Moronou) ». Uirtus 2.1. (décembre 2021): 153-171.
§ Université Félix Houphouët-Boigny / [email protected]
[1] Stag forestree est une structure américaine basée en Côte d’Ivoire qui intervient dans la production industrielle de plants d’arbres forestiers et fruitiers ainsi que dans les semences d’arbres forestiers.
[2] ANADER : Agence National d’Appui au Développement Rural, en tant que société d’Etat, l’ANADER a pour mission de « contribuer à l’amélioration des conditions de vie du monde rural par la professionnalisation des exploitants et des organisations professionnelles agricoles en concevant et en mettant en œuvre des outils et approches appropriés, des programmes adaptés pour assurer un développement durable et maîtrisé».