La poétique du silence dans Les Ravagés et Jours de silence de Henri Michaux

La représentation du silence à travers les oeuvres littéraires est une préoccupation majeure chez les écrivains. En effet, la langue dispose de peu d’éléments pour manifester le silence. Dans Les Ravagés et Jours de silence de Henri Michaux une esthétique du silence domine. Le silence est suscité par le mutisme des aliénés dans Les Ravagés. La peinture et le dessin pratiqués, afin de rompre cette incapacité psychologique de parler donnent des résultats peu satisfaisants. Les images obtenues représentent soit des paysages désolés qui évoquent le calme et le silence (des paysages marins), soit des images informes (des hommes et des animaux) difficiles à déchiffrer. La peinture et le dessin livrent une partie du mystère que renferme le mutisme des aliénés à travers des images qui ne sont pas explicites. Michaux exprime le silence dans les poèmes par l’aposiopèse, l’ellipse et un champ lexical du silence et du calme. Il crée aussi une sorte de ponctuation inspirée par les trois points de suspension transformés en pointillés qui occupe toute une ligne ou plusieurs dans le texte, afin de remplacer les éléments passés sous silence tels que les énumérations écourtées, les pauses dans la narration, les non-dits et l’indicible émanant du mystère de la vie, là où le mot ne peut rendre le contenu accessible.
Mots-clés : Silence, expression, parole, indicible, mystère.

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