Simplicité scripturale et complexité thématique dans L’étranger d’Albert Camus

Dans L’étranger, Albert Camus adopte un style d’écriture simple et dépouillé pour explorer des thèmes profondément complexes. Le roman est caractérisé par des phrases courtes et directes, un lexique quotidien, et une absence de figures de style élaborées. Ce choix stylistique crée un effet de distanciation et reflète le détachement émotionnel du protagoniste, Meursault. La narration à la première personne, centrée sur Meursault, offre une perspective limitée et subjective, renforçant le sentiment d’aliénation du personnage face à la société et aux normes sociales. Cet article vise à mettre en évidence la dimension antinomique de ce roman et à en analyser les implications. En nous appuyant sur l’approche narratologique de Gérard Genette et la sémiotique de Julia Kristeva nous avons montré que Camus a réussi à utiliser des outils linguistiques simples pour aborder des thèmes majeurs tels que l’absurde, la mort, et la justice. Le concept de l’absurde, central à la philosophie de Camus, est incarné par les réactions et les attitudes de Meursault, qui se montre indifférent aux conventions sociales et à la quête de sens.

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