L’accès des populations togolaises aux soins de santé est devenu une réalité grâce à l’Assurance maladie universelle (AMU). Dans cette perspective, l’AMU a mis en place des modalités pratiques telles que l’implication d’une grande majorité des formations sanitaires, la mobilisation des prestataires de soins, etc. Cela sous-entend qu’une meilleure couverture sanitaire dépend de la qualité et de la quantité des soignants et des infrastructures sanitaires. Or, il se révèle que la pertinence du diagnostic médical et la qualité des soins administrés aux patients restent intrinsèquement liées au facteur linguistique notamment à la concordance linguistique dans la relation entre patients et soignants. Partant des méthodes qualitatives, la présente contribution analyse les impacts de la discordance linguistique entre patients et soignants dans les centres hospitaliers de Dapaong. Elle s’inscrit dans l’approche théorique de la linguistique pour le développement (Bearth et Fan 2002 ; Métangmo-Tatou, 2019 ; Zouogbo 2022). L’analyse a montré que la qualité des informations reçues par les soignants influe sur la nature de l’acte médical et une prise en compte du facteur linguistique dans la mise en œuvre de l’AMU augure un véritable succès au programme avec une accessibilité accrue dans les centres hospitaliers.