Cette étude, réalisée dans les rues de Lomé, a permis d’explorer les aspects psychiques auprès des enfants en situation de rue d’une part, puis d’analyser l’impact du développement psychoaffectif sur les mécanismes de défense qu’ils adoptaient. Nous sommes partis de l’hypothèse selon laquelle les enfants en situation de rue n’ayant pas bénéficié de soutien affectif solide dans l’enfance utilisent des mécanismes de défense à connotation agressive pour survivre dans la rue. Pour collecter nos informations, nous avions sélectionné les enfants en situation de rue âgés de 10 à 19 ans, ayant passé au moins trois mois dans la rue avec toute rupture familiale et présents sur les trois sites prévus pour notre enquête tels que kodjoviakopé, Agoè zongo et Hollando les jours des entretiens. Par le biais d’une grille d’entretien, du test projectif de Rorschach et de l’échelle de Rosenberg, les informations ont été recueillies et ensuite analysées avec la méthode quantitative et qualitative dont l’analyse de contenu. Les résultats obtenus montrent que dans le processus du développement psychoaffectif, les expériences d’attachement influencent la capacité à négocier et à former des compromis dans les relations interpersonnelles et dans le choix des systèmes de défenses psychiques. Dans notre échantillon, nous retrouvons un effectif de 95,23% présentant des besoins infantiles et 85,71% présentant des difficultés de gestion des conflits. Pour sortir un peu de cette impasse, les ESR en particulier se replient sur eux-mêmes avec une tendance à étouffer leurs vies affectives. (Soit 80,95% de notre échantillon). La qualité du développement psychoaffectif entraine l’adoption de mécanismes de défense particuliers. Malgré la fragilité de leurs quotidiens, ces enfants en situation de rue démontrent une étonnante force intérieure qui leur permet de tenir face aux dures conditions de la vie dans la rue.